Les journées cinématographiques de Saïda,
ayant réhabilité le 7e art dans la ville des eaux, site des films de Bahloul et
Teguia, se sont clôturées avec la ferme conviction de leur pérennité et de
l'introduction de la matière dans les programmes scolaire et universitaire.
Dans la recommandation du fin de la fin, dite dans un langage empreint de
sincérité et plein d'espoir, M. Bensalah, invité par les organisateurs à
s'exprimer au nom des professionnels, a souhaité que «les modèles de
comportement, dictés par les productions étrangères, ne devraient pas devenir
des comportements modèles et que la seule manière d'y remédier demeure la
création nationale et l'initiative locale». Cette fin de rencontre
cinématographique fut marquée par la projection du film de Abelkrim Bahloul,
«Voyage à Alger», récemment primé à Namur et tourné dans son berceau natal.
«Une séance noyée par l'émotion mêlée à la satisfaction», devait avouer un
cinéphile, en l'absence du réalisateur dont le message d'excuse fut lu à
l'assistance. «Saïda dispose d'importantes potentialités pour devenir le pool
culturel régional et même national», avouera le professionnel en désignant les
Mohamed Adar, qui avait foulé les planches du théâtre régional El Feth, dans le
rôle de Si Ali d'El Khobza du regretté Alloula, Belkacem Hadjadj, l'enfant du
bled, et évoqué le tournage du film «In land Guebla» à Saïda de Tarik Teguia.
«Nous sommes disposés à dispenser des formations dans le domaine du cinéma,
d'autant que les autorités locales sont sensibles à la réhabilitation de cet
art noble, dont il faut savoir en lire l'image et le message», ajoutera-t-il.
Les organisateurs ont tenu à récompenser les hôtes de la ville, «un geste qui
vaut son pesant de reconnaissance», fut-il témoigné. Fatiha Berber, Mina
Kassar, Mohamed Benseghier, les frères Bensalah, Hachemi Assad, Hadjadj, les
Teguia se souviendront longtemps de leur séjour en terre saïdéenne, souhaitant
de vive voix la pérennisation de ces journées et le renouvellement des
équipements audio. Les initiateurs, la direction de la Culture, la Maison de la
culture et l'association des loisirs scientifiques en sortiront grandis et
recommanderont par la voix de Khaldoun, la création d'un club
cinématographique, la réédition des journées, la réalisation de salles de ciné
de proximité et la formation des jeunes en la matière.
Notons que l'entre-séance fut consacrée à la présentation du livre
«Fondu au noir» par son auteur, Adda Chentouf, et préfacé par J.-P. Belmondo.