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Journée mondiale du climat: Adopter des réflexes écologiques

par El Kébir A.

L'association Phénicia, qui oeuvre pour la protection de l'environnement marin, a donné, par le biais de son vice-président, Bachir Senouci, une conférence sur l'écologie et sur l'importance pour tout un chacun d'adopter, de façon prompte, les réflexes écologiques.

Cette manifestation a eu lieu durant la matinée de samedi dernier, à l'occasion de la journée mondiale du climat, et a été suivie, l'après-midi, par la projection du célèbre film d'Al Gore, «Une vérité qui dérange». Devant un parterre d'étudiants de tous horizons, notamment ceux de l'UPC (université populaire pour la citoyenneté), ou de simples membres d'associations notoires, parmi lesquelles on peut compter «Smile», «Nomades»... Bachir Senouci a débuté son intervention par la présentation de son association, dont le siège se trouve au port d'Oran, tout à côté de la célèbre pêcherie, très prisée par les Oranais.

Par la suite, entrant dans le vif du sujet, le conférencier a débuté sa conférence en la scindant en quatre parties: la biodiversité, l'empreinte écologique, l'effet de serre et le développement durable. Usant de paraboles pour se faire comprendre, Bachir Senouci n'a pas manqué d'orner sa conférence d'un tas d'exemples explicatifs. Pour ce qui concerne la biodiversité, il a évoqué le cas de la Chine de Mao Tsé Toung, à l'époque où l'empire du Milieu ne comptait que huit cents millions d'habitants. A cette époque, le plat coutumier des Chinois était le riz ; or, le hic résidait dans le fait que les oiseaux en mangeaient autant. Afin que chacun puisse manger à sa faim, la solution fut prise de tuer simplement la majeure partie de ces volatiles. Cette décision ne tarda pas à porter ses fruits, et les Chinois se mirent à manger davantage à leur faim. Ceci dit, au bout d'à peine deux ans, toutes sortes de maladies (genre malaria), qu'on croyait disparues depuis longtemps, se mettaient à réapparaître. Et la «recrudescence» de ces maladies avait bien sûr un rapport direct avec la disparition des oiseaux, qui mangeaient, entre autres, quelques insectes, vecteurs de ces épidémies. Autre exemple, tout aussi significatif, celui de la célèbre affirmation d'Einstein, qui écrivait noir sur blanc que si les abeilles s'amenaient à disparaître, la race humaine tout entière disparaîtrait au bout de cinquante ans ; et cela du fait que les abeilles sont responsables à elles seules de plus de 70% de l'alimentation humaine.

Les participants ont à eu à apprendre que ce qui cause problème au bout de la chaîne alimentaire est, bien sûr, ce qu'on trouve tout au bout: l'homme. L'ultime prédateur. «L'homme est à la fois la cause de ce qui se passe, et en est même le gestionnaire... l'humanité entière peut mourir par une guerre nucléaire, par un tsunami, mais la nature, qu'importe le nombre de siècles, retrouvera toujours son équilibre. Par ce fait, l'homme est obligé de se sauver lui-même», parfois même de... lui-même.

Abordant le deuxième volet de sa conférence, l'effet de serre, le conférencier est remonté 150 ans en arrière, pour parler de l'ère préindustrielle. A cette époque, le combustible fossile plus à même de faire rouler les trains et les grosses machines était le charbon. Même si l'utilisation de cette source d'énergie était quelque peu nuisible pour l'environnement, cela restait dans le domaine du supportable, mais là où l'alerte fut donnée, où un vrai risque sur l'effet de serre était apparu, c'était bien sûr lors de la découverte du pétrole et du gaz. Par ces ressources fossiles, des millions de mètres cubes de gaz carbonique sont jetés quotidiennement dans l'atmosphère. Dans la machine industrielle, on rejette des gaz dont on n'a pas besoin... de facto, nous dit le conférencier, et on augmente, donc, la température moyenne. Pour mieux expliquer cela, M. Senouci n'a pas manqué de relater l'exemple du poisson «Saint Pedro» ou «le bar», poissons ne devant se trouver qu'en mer Méditerranée, mais qui sont pêchés actuellement dans les mers du Nord !

Autre exemple, celui du «calvaire» des moustiques pour les habitants de la Floride, aux Etats-Unis: pour se prémunir contre ces insectes, on a cru bon de construire des maisons en haut des collines ; à une hauteur que les moustiques ne peuvent pas atteindre.

Or, par le réchauffement de la température, les moustiques arrivent, de nos jours, à atteindre ces sommets.

Pour ce qui est de l'empreinte écologique, le conférencier a tout d'abord informé que la moyenne de l'humanité en surface utile est de 1,8 hectare par habitant. Mais le malheur est que de nos jours, la moyenne pour les Emirats ou les Etats-Unis est de dix hectares, tandis que pour un Indien, cela est seulement de 0,8 hectare. Autrement dit, si l'humanité entière vivait comme vivent les Américains, il nous faudrait en tout plus de huit planètes. Après cela, il a spécifié le fait qu'en 1950, après plus de 200 siècles de reproduction humaine, la planète comptait trois milliards d'individus. En 2009, on est à plus de six milliards ; et les statistiques disent qu'en 2025, nous serons à 9 milliards. C'est-à-dire qu'en moins de cinquante ans, les terriens se sont reproduits presque autant qu'ils ne l'ont fait pendant plus de deux cents siècles. Cela aussi, évidemment, joue sur l'équilibre de la nature. Pour finir, Bachir Senouci a abordé le thème du développement durable, qui est, dit-il, de garantir les besoins actuels sans pour autant hypothéquer les besoins des générations futures. Ce concept a généré des mouvements altermondialistes qui prônent le «commerce équitable», qui se veut un acte militant. «En exerçant le commerce équitable, les gens payent leurs consommations sans doute un peu plus cher, mais tout de même, ils ont l'assurance que tout ce qu'ils achètent ne provient pas des efforts de quelques ouvriers sous-payés ou exploités». La conférence a été suivie d'un débat et au cours de l'après-midi, après la projection du film «Une vérité qui dérange» d'Al Gore, Mohamed Senouci, expert en météorologie, a pris à son tour la parole pour poursuivre la conférence sur ce même thème.