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Les prestations
postales à Mers El-Kébir sont au «point mort». Celui qui se rendrait pour la
première fois au bureau de poste de cette commune aura l'impression que le
personnel a basculé dans le régime du service minimum par jour de grève. Mais
ce n'est pas du tout le cas. Les autochtones savent bien ce qui se passe dans
ce petit local, faisant angle et peint en jaune et bleu. Même l'enfant du
quartier vous le dira: «il n'y a pas assez d'employés». La situation est, en
effet, la conséquence d'un manque de personnel dans cet établissement. L'agence,
censée couvrir une population de 18.000 habitants, fonctionne avec deux
employés derrière le comptoir, depuis plusieurs semaines. Il y a eu des départs
en cascade parmi les employés, sans qu'il n'y ait de remplacements. Le déficit
se fait de plus en plus sentir et la situation va de mal en pis, en dépit des
appels pressants des citoyens.
Hier et avant-hier, journées qui ont coïncidé avec le virement des pensions de retraite, c'était tout simplement le cauchemar. La poste était bondée. La foule était si nombreuse qu'elle a fini par déborder jusqu'à l'extérieur. La majorité des usagers, des retraités pour la plupart, sont rentrés bredouilles. Pour se frayer un chemin jusqu'au guichet, il fallait jouer des coudes ou... solliciter une petite intervention. Mais l'arrivée au comptoir n'est pas forcément le bout du tunnel. Encore faut-il que le préposé au guichet CCP soit en place, que le réseau soit opérationnel, puisque le micro se bloque assez souvent, et, surtout, qu'il reste des liquidités dans la caisse. De quoi décourager le plus patient parmi les patients. Selon les informations collectées sur place, il y a eu trois départs consécutifs parmi l'équipe de cette poste. Deux suspensions et une mutation. Sans vouloir faire un lien quelconque entre cette hémorragie et l'affaire survenue il y a quelques mois, il importe de rappeler que ce bureau de poste a été le théâtre d'un détournement de fonds et a dû même être fermé pendant quelques jours pour les besoins de l'enquête avant de reprendre son activité sur fond de défiance, voire de crise. C'est le stand-by depuis. A la question, posée par les abonnés, de savoir pourquoi les employés sortants n'ont pas été remplacés, la réponse de certains responsables fut: «les recrutements se font au niveau d'Alger». L'on ne saura pas plus. Lésés par la situation, carrément tournés en ridicule par des arguments autant drôles qu'insensés, les citoyens n'ont eu d'autre choix que d'aller se plaindre auprès de leur maire, en qui ils ont vu leur porte-parole auprès de l'institution d'Algérie Poste et l'Exécutif de wilaya. En vain ! Ce n'est pas uniquement le service paiement CCP qui va mal, mais tous les services: courrier, mandats, Western Union, Carnets Cnep, etc. C'est normal, avec deux agents à bord, on ne peut pas, avec toute la bonne volonté du monde, répondre à la forte demande et remplir toutes les tâches. Même le chef d'agence a dû se mettre sur plusieurs fronts. Les deux facteurs ont été priés de donner un coup de main à l'équipe du bureau. Mais cela a eu un prix: des perturbations dans la distribution du courrier. Devant ce fait, la majorité des abonnés se rabat sur le bureau de Haï Dada Youm (ex-Sainte Clotide), dans la même commune, ou sur celui d'Aïn El-Turck. Mais jusqu'à quand ? |
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