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Il est clair que toutes les nations espèrent arriver à un niveau de développement satisfaisant. Et il est tout aussi normal que, en fonction de ses conditions et de ses propres moyens, chacun y va par les chemins et la manière qui lui semblent les plus indiqués. Certaines nations ont ainsi conçu leur devenir en se basant sur une exploitation rationnelle de leurs ressources matérielles. D'autres ont préféré jouer la mobilisation de ressources financières, alors que d'autres, surtout celles qui n'ont rien ou presque des ressources précédentes, ont tout misé sur l'homme. Dans certains endroits de ce monde, et parce que se trouvant d'un côté bien déterminé de la barrière de la logique et du bon sens, ni la profusion des matières premières, ni l'abondance de l'argent ni même la richesse en compétences n'ont été jugées aptes à jouer un rôle quelconque dans le développement économique et social. Et comme s'ils étaient maudits et inutiles, tous ces bienfaits ont fait objet de destruction, de gaspillage, ou pour ce qui est des hommes, d'écartement. Il est dès lors, tout à fait normal que le développement soit conçu autour du reste. Or, que reste-t-il dans ce cas à part les slogans, les mensonges et... le nif ? Les slogans ne durent pas plus que les fêtes pour lesquelles ils sont préparés. Et les mensonges finissent toujours par dévêtir ceux qui y recourent. Sur la longue route du développement, ne subsiste alors que le nif et c'est donc autour du nif que se mettent à tourner les espoirs des hommes et des pays et leurs attentes. C'est autour du nif que l'on entame la construction des lendemains proches et lointains. l'industrie repose sur le nif; l'école repose sur le nif, la santé aussi, l'agriculture, le système bancaire, la politique et tout le reste. Mais, le nif ne mène pas loin. Il a beau grandir avec le temps, et dépasser celui de Pinocchio, il ne sert absolument à rien sauf, à enfoncer ceux qui en font l'élément central de leur planification. Alors que, à gauche et à droite, et malgré l'insuffisance des moyens, le niveau de vie s'améliore considérablement, chez les gens du nif, la misère prend racine à travers les serrures des lourds coffres-forts. Alors que, ici et là, des avancées scientifiques et technologiques sont souvent rapportées des universités, chez les gens du nif, les scandales des heures supplémentaires et des autres bassesses ne cessent d'éclabousser les fronts même de ceux qui n'en ont pas. Et au moment où l'intérêt global peut pousser les autres à porter des bottes en été, la logique du nif, pour sa part, et rien que pour un intérêt restreint et mesquin, pousse les siens à se promener nus en plein hiver, un climatiseur à la main. Lorsque le nif prend une société au cou, le bon sens secoué ne tarde pas à déménager, la logique déclare forfait du fond de sa cave, et bonjour les dégâts ! Sur dix ans, sur vingt ans, sur un siècle, sur une éternité, et dans tous les domaines, les bêtises succèdent aux bêtises, les ratés remplacent les ratés, les échecs envahissent le quotidien, les déboires se suivent et se ressemblent alors que les déceptions et les désillusions meublent la vie de citoyens. Il n'est même pas possible de redresser les choses parce que le nif ne le permet pas. Ni même se redresser soi-même d'ailleurs car, ce serait une atteinte au nif, ce qui représente plus qu'un manquement à la plus puissante des lois. Victime de l'infernale spirale, les gens du nif persistent. Ont-ils d'autres choix que de poursuivre dans leur aveuglement ? Ont-ils d'autres possibilités que de se laisser aller bêtement ? Il n'y a qu'à voir les résultats pour comprendre que, contrairement à tous les autres, seuls les gens du nif vont à reculons dans le concert des nations. Seuls eux savent conjuguer le présent et même l'avenir au passé plus qu'archaïque. Seuls eux sont capables d'ériger ou de laisser ériger l'ignorance, l'incompétence et la médiocrité en repères pour, ensuite, inviter les autres à les saluer par des génuflexions plus qu'ostentatoires. Le nif est inconscient. Peu lui importe qui part, peu lui importe qui reste, l'essentiel c'est qu'il retrouve les siens près de lui. Il est irresponsable aussi. Peu lui importe si développement il y a ou si, au contraire, c'est la misère qui sévit. L'essentiel pour lui, c'est être près de son miroir même si, dans l'obscurité totale dont il s'est rendu coupable, il ne peut rien y voir. Mais il ne faut surtout pas croire qu'il est aisé de se sortir du piège du nif parce que, en réalité, lorsqu'on est parti dans ce cas, c'est pour des éternités. |
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