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Grande manifestation populaire, hier, à El-Ançor. Revendication de la population:
«la fermeture des carrières», situées à quelques encablures de la ville. Ça
bouillonnait, mais aucune dérive n'a été enregistrée. La protestation à
laquelle ont appelé des notables de la région et des associations locales, dont
la très active ONSA, a été pacifique. A la sortie du village, au bord de la
route menant à Boutlélis, à hauteur des carrières d'agrégat du mont «Djorf
El-Alia», les manifestants ont planté leur QG d'une journée: une grande tente
truffée de banderoles, dont une disait: «Fermez ces carrières qui nous
empoisonnent la vie !».
La première vague de protestataires a investi les lieux vers 10 heures, sous l'oeil vigilant des gendarmes. Peu à peu, le rassemblement prenait de l'ampleur, nourri par de nouveaux «arrivages» à bord de camions et de fourgons. Les manifestants, plusieurs centaines, donnaient de la voix en réclamant «l'arrêt total et définitif de cette activité nuisible et dangereuse pour la santé publique et tout l'entourage». Devant cette action, les quatre entreprises exploitant ces carrières, dont deux turques, ont observé un arrêt de travail, parquant leur parc roulant. Décision, pour le moins raisonnable, car il y avait beaucoup de tension en l'air. De toute façon, l'accès aux carrières était barré par les manifestants, qui ont interdit l'entrée et la sortie des engins. «Nous sommes déterminés, cette fois-ci, à aller jusqu'au bout de nos revendications. Dans 48 heures, si aucune mesure concrète n'est prise, ça sera alors une grève collective de la faim», lâche un manifestant, qui habite à près de 300 mètres de la zone des carrières. «Nous attendions la fermeture des carrières avec l'expiration des titres d'exploitation ou, à tout le moins, la réduction de l'activité. Au lieu de quoi, nous assistons à l'explosion de l'activité avec le renouvellement des anciens agréments et la délivrance de nouveaux à des opérateurs étrangers. Tout à fait l'inverse de ce qu'il fallait faire», s'insurge le président de l'association ONSA, Mrah El-Ansri, qui souligne que «nous déplorions, en 2004, 1.864 personnes atteintes par des maladies respiratoires à cause de la poussière qui se dégage des carrières de Djorf El-Alia et, aujourd'hui, plus de 2.500 cas sont recensés». La poussière nocive, la nuisance sonore de jour comme de nuit, l'impact des explosifs sur le tissu urbain, la pollution qui a infecté les terres agricoles voisines et des nappes phréatiques... autant de désagréments déplorés par les habitants. Ceux-ci invitent le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à constater de visu la contiguïté des carrières avec le tissu urbain et le manque flagrant des dispositifs de sécurité sur les lieux, tels que le chapeau chinois, les accès sécurisés, les clôtures, etc. Selon le maire de cette commune, «nous avons déjà communiqué tout un dossier aux services concernés, dont la wilaya et la DMI, et avons insisté, à défaut de pouvoir fermer ces carrières, la mise en place des dispositifs de sécurité et l'imposition d'une tranche horaire limitée de travail. Dans ce sens, nous avons pu aménager un itinéraire extra-muros spécial pour les poids lourds de sorte que ceux-ci n'empruntent plus la route. Ce circuit routier, qui contourne le village, sera prochainement goudronné mais il est d'ores et déjà opérationnel». |
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