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La wilaya de Sidi Bel-Abbès a été retenue
au niveau national comme wilaya pilote pour la concrétisation d'un projet de
lutte contre les inondations avec l'appui de l'Union européenne, a-t-on appris
jeudi. L'action entamée à Sidi Bel-Abbès vise la mise en place d'un système de
gestion des inondations. Ce projet est parrainé par le ministère de tutelle et
l'ANRH (Agence nationale des ressources hydriques). Le projet en cours de
réalisation, selon M. Lattab Abdelkader, directeur de wilaya, a pour finalité
la création d'une unité de gestion et de prévention contre les inondations avec
la formation de trois cadres, deux ingénieurs qualifiés du secteur de
l'hydraulique et un informaticien. Dans un premier temps, cette formation se
déroule à Sidi Bel-Abbès et, dans une deuxième phase, elle se poursuivra à
Alger. Puis, pour parachever ce processus, «il faut un cycle de formation à
l'étranger», indique la même source.
Ainsi, c'est à partir de Sidi Bel-Abbès que ce processus de mise en place d'un système de gestion gagnera l'Ouest algérien pour s'étendre dans les autres régions du pays, indique la même source. Techniquement, cette unité de gestion et de prévention contre les inondations sera parachevée par l'installation d'une salle des opérations qui est reliée par satellite à des stations hydrauliques qui suivront en temps réel l'évolution des deux cours d'eau, à savoir celui de oued Mékerra et l'oued Taouejmout qui vient de Tlemcen, dans la confluence de ces deux grands cours d'eau qui est à l'origine de dégâts humains et matériels lors des inondations de l'année 2007. Cette future salle des opérations délimitera les différents niveaux d'alerte à destination des pouvoirs publics et auprès des populations riveraines pour dégager les moyens et outils à mettre en oeuvre. Cette acquisition toute nouvelle a été facilitée par l'élaboration d'une cartographie des zones à risques par les services de l'hydraulique de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Par ailleurs, il est à rappeler que près de 120 milliards de centimes - montant approximatif - ont été alloués pendant une décennie, indique une source officielle, pour lever le spectre des inondations et des crues dont celles de la Mékerra qui est le nom donné depuis plusieurs siècles au principal cours d'eau de la région de Sidi Bel-Abbès. Cet important et célèbre oued, qui a donné son nom à l'immense et fertile plaine qui le traverse obliquement sur une longueur de 240 kilomètres (en comptabilisant la partie de Sig et la Macta), prend sa source du côté de Ras El-Ma (ex-Bedeau). Précisément, la Mékerra prend sa source sur les hauteurs des monts de djebel El-Eguira, à 1.402 mètres d'altitude, à 86 kilomètres de Sidi Bel-Abbès-ville. Notons que l'écrasante majorité des autres oueds de la wilaya de Sidi Bel-Abbès prennent leur source des monts de Daya. La Mékerra traverse obliquement du sud-ouest au nord-est des dizaines de périmètres ruraux et urbains dont le chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Dompter l'imprévisible oued L'ensemble de ces sites ont connu par le passé les affres des inondations et crues avec toutes les séquelles que cela engendre en pertes humaines et matérielles. L'imprévisible oued de la Mékerra a souvent fait parler de lui en attendant la population riveraine en avant et en aval, dans l'arrière-pays comme en périmètre urbain. Néanmoins, la Mékerra, la rebelle au passé tumultueux, connaît aussi un présent modéré. Les pouvoirs publics, préoccupés par ses crues et inondations, ont entrepris plusieurs actions pour atténuer leurs effets dévastateurs dans plusieurs localités. Et ce n'est pas uniquement l'oued Mékerra qui a été concerné par ces actions de protection ; d'autres zones à risques identifiées ont connu et connaissent de nouvelles actions visant à rassurer les populations riveraines dans plus d'une vingtaine de localités. L'oued Mékerra n'a pas été toujours violent, malgré les sinistres causés. Il a été nourricier, limpide au point où la pêche et la baignade ont longtemps constitué ses principales caractéristiques jusqu'à aujourd'hui on voit l'oued plein de détritus et autres produits infects générés par ceux qui ne connaissent pas la moindre mesure. Dans la région de Sidi Bel-Abbès, il est admis que l'existence des nombreux oueds et rivières, dont la célèbre Mékerra, s'est souvent conjuguée avec le spectre des inondations, crues qui datent de plusieurs siècles jusqu'à ce troisième millénaire, marqué il y a deux années par de sérieux dommages humains et matériels qui eurent lieu dans la région de Moulay Slissen. Depuis, et surtout après ce qui arriva en Algérie durant l'automne 2008, les pouvoirs publics sont passés à la vitesse supérieure. C'est ainsi qu'après l'étude des zones à risque, qui identifia une vingtaine de localités sur les 52 communes que compte la wilaya de Sidi Bel-Abbès, l'on vit l'édification d'une déviation importante pour rassurer les citoyens du chef-lieu. Hélas, dans la wilaya profonde, des actions similaires devraient être entreprises dans le cadre d'un programme d'action global et cohérent, vu que les variations saisonnières ne sont pas l'effet du seul oued Mékerra, avec près de 250 km de longueur, en comptant son prolongement par Sig jusqu'à la Macta. Des dégâts importants sont à rappeler lors des crues du 26 avril 1904, il y a plus d'un siècle, 1928, 1941, 1959, et plus récemment celles de 1966, 1986 et 1994, dans le coeur de la ville, au faubourg Thiers, Long d'Eau, Perrin, Graba... jusqu'à la route d'Oran, suivies des fameuses chutes de neige de 1967. En terme de démarches effectuées sur le terrain tout récemment, d'abord à Ras El-Ma, à 86 km du chef-lieu, un projet finalisé au sein du quartier Emir Abdelkader. Cette première tranche concerne la protection des populations contre les inondations. 15 milliards de centimes avaient été dégagés en novembre 2008. Non loin, à Oued Sbaa, un autre projet qui est à sa deuxième tranche est en cours. Par ailleurs, dans la localité de Moulay Slissen, meurtrie il y a deux ans par les puissantes crues qui ont dépassé l'entendement, un grand projet existe pour éviter que l'ancien pont, datant de l'ère coloniale, ne puisse servir de goulot d'étranglement aux eaux de l'oued Ouzzène, connu pour ses débordements dévastateurs lorsqu'il rencontre la Mékerra. La démolition dudit pont est retenue, comme le sont d'autres actions sur les berges des oueds, ceci sous le suivi du wali, présent sur les différents sites. A cela s'ajoutent les localités de Ténira (24 km de Sidi Bel-Abbès-ville) et Télagh, au sud sur une cinquantaine de km, où les oueds Mazit et Bouzouley sont concernés par des projets de suivi, indique-t-on, et ce pour la protection des populations contre les inondations, objectif tracé à partir de l'étude des zones à risques citées plus haut. A Sidi Bel-Abbès, la Mékerra était également le seul cours d'eau où jadis, quand ses eaux étaient moins polluées, les gamins de plusieurs quartiers tels la vallée des jardins, du faubourg Perrin jusqu'au célèbre quartier de village Errih, à la sortie nord-est de la ville, apprenaient à nager. Quant aux adultes, spécialement les habitants des quartiers riverains, ils s'y adonnaient aux plaisirs de la pêche et possédaient chez eux un bel attirail de pêche. A la sortie du périmètre urbain de Sidi Bel-Abbès, de la double voie de la RN13, on voit aisément la rivière de la Mékerra qui est alimentée par des résurgences et surtout par l'appoint de l'oued Sarno qui descend du Tessala et qui est situé à droite de l'entrée de Sidi Bel-Abbès en venant d'Oran (17 km du chef-lieu de wilaya). La rebelle Mékerra est alors plus puissante et ses eaux sont plus saines et, par conséquent, plus précieuse pour les cultures. |
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