
Le procès du
présumé réseau d'avortement illégal, qui se livrait à son activité clandestine
dans un appartement à Cité Lescure, a été reporté au 9 novembre. La décision
prise par le tribunal correctionnel d'Oran, qui examine cette affaire, est
motivée par la défaillance à l'audience d'hier de deux personnes citées dans le
dossier en raison de leur non notification. Le scandale a éclaté en avril
dernier, lorsque la police judiciaire a démantelé une association de
malfaiteurs, composée de neuf personnes, dont une femme de ménage exerçant à
l'hôpital pédiatrique de Canastel, et ce à la faveur d'une «souricière» opérée
dans le local où se pratiquait l'avortement illégal, selon une source
policière. Ce jour-là, un policier et une policière se sont présentés en civil,
sous l'anonymat, en se faisant passer pour un couple voulant se débarrasser
d'un foetus. Le scénario était tel que les avorteurs n'ont rien soupçonné et
sont tombés dans le filet.
Parmi les présumés
membres de cette bande, un employé du service des urgences médico-chirurgicales
du CHU d'Oran et une «rabatteuse», qui sont placés sous mandat de dépôt ainsi
que la femme de ménage. Impliqué dans l'affaire, un médecin exerçant à Bir
El-Djir est placé sous contrôle judiciaire. Selon la même source, la
perquisition du domicile de la femme de ménage, sis Cité Lescure, et qui
faisait office d'un cabinet médical clandestin, a permis de découvrir du
matériel et du produit médical utilisé dans l'avortement et une somme d'argent
de 20 millions de centimes. Des comprimés facilitant l'avortement avaient été
saisis également dans le même appartement. Un seul comprimé était vendu à
10.000 dinars, avaient révélé les enquêteurs, rappelle-t-on. Plusieurs
personnes sont citées à comparaître dans le cadre de ce procès soit en qualité
de témoin ou de victime, dont celle à l'origine du déclenchement de l'action
publique, précise-t-on de même source. A noter que le prix de l'avortement
était fixé à 4 millions de centimes.