![]() ![]() ![]() ![]() Selon des boulangers rencontrés en fin de
semaine, une circulaire émanant du ministère du Commerce oblige les
boulangeries de rester ouvertes jusqu'à 20h30 tout en assurant la disponibilité
du pain, dans toutes ses variétés, plus spécialement le pain ordinaire.
Accueillies avec un certain scepticisme par les intéressés, ces nouvelles
dispositions ont provoqué un vif débat entre les boulangers et leurs
représentants syndicaux au niveau de la wilaya. Contacté, le secrétaire local
de la fédération nationale des boulangeries, organisation affiliée au syndicat
des commerçants UGCAA, M. Bouguerne Abdelaziz, a indiqué que ces nouvelles
instructions lui ont été communiquées au courant de la semaine passée par la
direction du commerce. «Nous avons aussitôt déclenché une réunion du bureau et
établi un programme d'action dans le cadre d'une campagne d'explication et de
sensibilisation qui touchera tous les boulangers de la wilaya, avec pour
objectif de les amener à respecter ces nouvelles dispositions qui visent à
mettre un terme à l'anarchie qui règne actuellement dans le secteur de la
commercialisation du pain, et dans ce cadre, poursuit notre interlocuteur, nous
avons invité les boulangers à se rapprocher de notre siège où un bureau a été
ouvert à leur intention.»
Mais il apparaît, de prime abord, que cette opération ne va pas être facile car les boulangers exigent avant tout que les autorités compétentes agissent efficacement pour éliminer les vendeurs à la sauvette, interdire la vente du pain dans les épiceries, sauf dans les points de vente expressément autorisés, tout en veillant au respect de la distance réglementaire de 500 mètres entre un point et un autre. Les réserves soulevées par les artisans boulangers, indique-t-on, ont été consignées dans un rapport qu'une délégation du bureau de wilaya a remis aux instances nationales du syndicat des boulangers pour qu'elles soient répercutées sur le ministère. «Nous ne sommes pas contre les instructions du ministère du Commerce que nous allons appliquer», nous ont déclaré des boulangers, «mais on doit nous permettre d'émettre des réserves quant à leur concrétisation sur le terrain et sur l'efficacité attendue d'elles». Ceci, ont-ils souligné, «parce que nous constatons à notre grand désappointement qu'en dépit des opérations périodiques de saisie et des professions de foi délivrées par les responsables en charge du secteur, le marché parallèle est toujours là et ne cesse de se développer et prospérer à nos dépens ! Aussi, à quoi bon fabriquer de grandes quantités de pain et être obligés de les écouler en restant ouvert jusqu'à 20h30 si, dans le même temps, ce produit est commercialisé dans l'épicerie du coin, ou sur le trottoir, où le client choisit souvent de s'approvisionner ?». |
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