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Des chantiers pas comme les autres

par  T. M.

Parce que la plupart de nos villes et villages ont été construites durant l'ère coloniale, les habitations sont devenues vieilles et menacent ruine, et ne répondent d'ailleurs plus aux normes de la construction. Ceci a poussé leurs propriétaires, et c'est une bonne chose, à les rénover. Mais comme les Algériens sont devenus excessifs en tout, ce n'est plus la maison de maître qui est rénovée ou reconstruite, mais ce sont de véritables immeubles de 3, 4 ou même 5 étages qui sont réalisés. Là aussi, nous ne pouvons qu'applaudir car, ces réalisations pourraient atténuer quelque peu la tension sur le logement. Mais là où il y a problème, c'est lors de la construction. En effet, ces propriétaires ne se gênent nullement pour prendre possession de la portion de trottoir située face à leur demeure en l'entourant d'un film de plastique noir du plus mauvais effet ou en y plantant carrément une barricade faite en tôle ondulée. Les passants n'ont qu'à se transformer en voiture ou à ramener des ailes avec eux pour dépasser ces obstacles, qui sont légion dans nos villes. C'est une atteinte flagrante au droit d'autrui et au domaine public mais, curieusement, aucun responsable, élu ou autre, ne s'en soucie. Bien sûr, quand ce n'est pas l'élu ou l'administrateur lui-même qui construit ! Les citoyens, qui ont quand même un droit sur cette (sur ces) portion (s) de trottoir, ne peuvent rien faire et sont obligés de marcher au milieu de la chaussée avec tous les dangers que cela suppose. Ceci d'un côté et, de l'autre, quand la construction commence à s'élever, un autre danger apparaît : celui des différents matériaux de construction qui sont montés aux étages à l'aide d'une simple corde qui peut rompre à tout moment. Les ouvriers attachent soit un sac de ciment (50 kg), soit une brouette, des madriers, des briques ou tout ce dont ils ont besoin là-haut à une corde et les hissent à bout de bras. La charge balance, heurte parfois le parapet ou une dalle et l'autre ouvrier se penche dans le vide pour l'attraper. C'est un danger autant pour lui que pour celui qui reste en bas et pour les passants qui ne savent parfois même pas qu'ils risquent de recevoir un sac de ciment ou une brouette sur la tête ! Et toujours ce silence inexplicable des responsables. Personne n'ose lever le petit doigt pour mettre le holà à ces comportements qui mettent en danger plusieurs personnes. Pourtant, il y a toute une législation qui gère ce genre de situations et qui met des garde-fous - c'est le cas de le dire - face aux dangers qui peuvent guetter les passants à tout instant.