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A en croire l'opinion et les pro-fanes en
la matière, le mas-sacre du corail ne se concentre pas seulement sur les côtes
de la wilaya d'El-Tarf, particulièrement de Cap Rosa à Cap Seglets dans la
commune d'El-Kala, malgré la surveillance et les contrôles accrus qu'opèrent
les gardes-côtes de la station maritime d'El-Kala. Il se pratique presque en
toute impunité et à l'abri des regards ailleurs dans d'autres wilayas de l'Est,
à l'image de Chetaïbi dans la wilaya de Annaba, Collo dans la wilaya de Skikda,
jusqu'à certaines zones de la wilaya de Béjaïa où des plongeurs s'adonnent au
vol du corail, dont la cueillette a été interdite depuis de nombreuses années,
selon des spécialistes en la matière, en l'occurrence des ingénieurs en
aquaculture.
En effet, nos interlocuteurs étayeront leurs propos par les études effectuées à cet effet depuis fort longtemps, qui font état de la présence de ces zones dans tout le bassin méditerranéen, de la rive nord à la rive sud. L'exercice de cette activité n'a commencé qu'à partir des années 70 avec l'OAP (Office algérien des pêches) et sa relance en 1982 avec la création de l'ENAPECHE, puis son élargissement au secteur privé en 1987, qui ont bénéficié d'autorisations de pêche. L'année 1988 a enregistré une forte demande d'autorisations de la part des opérateurs privés nationaux qui travaillaient avec des plongeurs et investisseurs italiens malgré le vide juridique existant, et qui a conduit les responsables chargés du dossier corail à émettre la circulaire n°639/88/SPM du 19 octobre 1988, dont les lacunes et insuffisances ont conduit à l'arrêté ministériel du 06 janvier 1992 portant suspension de la pêche du corail dans l'attente de définir les modalités pratiques d'exploitation, c'est-à-dire le cahier des charges. De ce qui précède, il va sans dire que l'exploitation légale du corail avait ses incidences socio-économiques puisque créateur d'emplois et paiement de redevance aux domaines, car le corail est une richesse naturelle relevant du domaine public par ceux qui détenaient des concesions, dont certains ont ouvert des ateliers de transformation avec la nécessité de renforcer ce secteur par le biais de la formation de plongeurs algériens. En ce sens, le corail rouge est présent sur toutes les côtes et son abondance est variable d'une zone à une autre, et de ces bancs de coraux, il en existe d'Oran jusqu'à La Calle, dans la wilaya d'El-Tarf. Pour ne citer que certaines wilayas de l'Est, les études montrent que plusieurs bancs de coraux existent entre le Cap Bouak, près de Béjaïa, et l'île Pisan, cinq autres à Jijel, dans le quartier maritime de Skikda, celui de Annaba à partir du Cap de Fer jusqu'à Tabarka en Tunisie en passant par La Calle, dont la côte est bien fournie en coraux rouge et rose. Pour en revenir à La Calle, où les regards demeurent braqués, et le nom intimement lié au corail et tout ce qui tourne autour avec, à la clé, la lourde responsabilité qui pèse sur les épaules de ceux qui veillent à sa préservation, ailleurs, dans d'autres wilayas, l'on ne rate jamais aussi l'occasion de racler le corail du fond de la mer. Ceci dit, le corail ne résiste pas aux facteurs naturels comme le vieillissement, la rupture à la fixation du substrat, le réchauffement brutal de l'eau en été sans oublier la prédation humaine et les maladies spécifiques causées par certaines algues, responsables aussi de leur mortalité. Enfin, les études effectuées par le petit sous-marin français «Janus» dans toutes les côtes algériennes, sur les potentialités halieutiques et le corail, sollicitées par le ministère de la Pêche, attendent d'être connues pour mieux entrevoir les choses sur un secteur sans cesse malmené et en déclinaison à cause de l'anarchie qui y règne, et fait peser les plus vives inquiétudes auprès de nos marins-pêcheurs. |
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