Un rapport désolant sur la situation de la Pêcherie d'Oran a été présenté
dernièrement par la commission du transport et de la pêche de l'Assemblée
populaire de wilaya. Plusieurs réserves et défaillances ont été soulevées par
la commission qui a présenté une projection vidéo sur l'insalubrité de la
pêcherie, l'encombrement du port de pêche, la vétusté de la poissonnerie,
l'absence de conditions d'hygiène, entre autres. Allant du quai aux locaux de
vente, le manque d'hygiène et la vétusté de la flottille, des lieux et des
équipements sont apparents. Des images choquantes ont été présentées durant
cette projection qui a été animée par le président de la commission. Des
insuffisances ont été observées au niveau de plusieurs structures qui ont été
visitées par les membres de la commission. Pollution des eaux du bassin
d'accostage réservé aux unités de pêche, manque de structures d'accueil et de
repos des marins-pêcheurs qui partagent une petite pièce très vétuste et
insalubre, la structure n'est pas alimentée en eau potable, vétusté de la poissonnerie
et des locaux destinés à la vente du poisson, absence de locaux de stockage,
manque d'unité de fabrication de glace, autant de problèmes qui minent la
Pêcherie d'Oran, ceci sans oublier les locaux inadéquats insalubres
(déversement des eaux usées au niveau de ces locaux) et qui ne disposent pas
d'eau propre pour laver les poissons, vétusté du matériel, notamment les
balances. En outre, l'encombrement de la jetée et du quai figurent aussi parmi
les réserves soulevées par la commission qui a indiqué dans son rapport que le
quai est occupé par un bon nombre d'embarcations en panne, ce qui porte
préjudice à 60 nouvelles embarcations appartenant à de jeunes marins dans le
cadre de l'emploi de jeunes.
L'absence de couverture sociale
des marins-pêcheurs, ainsi que la pêche à l'aide de la dynamite ont été abordés
par la commission. Le rapport a aussi abordé le retard dans les travaux de
réalisation du futur abri de pêche de Kristel, qui devait désengorger la
situation du port de pêche d'Oran. Le taux d'avancement pour la concrétisation
de cet ouvrage, estimé actuellement à 65%, laisse présager sa livraison au
début du deuxième semestre 2010. Le chantier pris en charge par un groupement
d'entreprises algéro-turques avait démarré en automne 2007. L'abri de pêche de
Kristel, une localité du littoral-est d'Oran relevant de la commune de Gdyel,
est destiné à renforcer la production halieutique de la wilaya assurée
actuellement par les ports d'Oran et d'Arzew. Les travaux de réalisation de ce
petit port portent notamment sur l'aménagement d'une jetée principale d'une
longueur de 360 mètres, d'un terre-plein de près de 16.000 mètres carrés et de
quatre quais, le tout pour un coût global de près de deux milliards de dinars.
Une centaine d'embarcations, constituées notamment de sardiniers et de petits
métiers, sera opérationnelle au niveau de cette future infrastructure dont
l'entrée en exploitation donnera une impulsion certaine à la dynamique de
l'emploi dans cette région de la wilaya d'Oran. Concernant la situation
socioprofessionnelle des marins, il y a lieu de rappeler que le nouveau contrat
d'engagement des personnels navigants de navires de pêche est entré dans sa
phase active dans la wilaya d'Oran. L'objectif de ce contrat est d'élever le
niveau social des gens de la mer. Ils sont 3.367 marins-pêcheurs de la wilaya
qui sont concernés par ce contrat de travail. Ce régime spécifique qui définit
les droits des marins-pêcheurs portés sur le rôle de l'équipage et l'armateur
répond également à la Convention internationale du travail. Le régime
spécifique est régi par le décret exécutif n°5-102 du 26 mars 2005, aussi bien
pour la pêche côtière, la navigation de servitude, que la navigation effective.
Un contrat qui va mettre fin aux problèmes des marins-pêcheurs, soumis le plus
souvent au diktat des armateurs notamment pour ce qui est des jours
d'embarquement ou de débarquement. Avec l'entrée en vigueur de ce régime
spécifique, l'administration des pêches peut même statuer sur le rendement et
décider des mesures à prendre en cas des défaillances de l'une des parties.