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Constantine: Colère des lycéens

par A. El Abci

Le mouvement de protestation des élèves du Lycée Ben Badis de Constantine, entamé jeudi dernier, fait tache d'huile. Il est en train de prendre la forme d'un boycott ouvert des cours, ralliant à lui de plus en plus d'établissements à l'instar de celui de Fadila Saadane, dont les élèves des deuxièmes années et de terminales ont observé hier, un sit-in devant leur lycée. Selon des élèves contestataires approchés, le mouvement de protestation auquel ils ont eu recours «a, pour raison essentiellement, un emploi du temps surchargé de huit heures par jour, soit de huit heures à midi et de treize heures à dix-sept heures», déclarent-ils. Les élèves de terminale, filière mathématiques techniques, se plaignent «qu'outre la surcharge générale du programme de leur enseignement, se pose pour eux le problème de la programmation pour l'après-midi, de la majorité des cours des matières à fort coefficient (6 et 7) à l'examen du baccalauréat. Ce qui, selon eux, est une complète aberration». «Comment voulez-vous, disent-ils, que des élèves déjà gagnés par la ?fatigue' et ce, après avoir passé quatre heures de cours la matinée, abordent ces matières importantes et difficiles à la fois, dans de telles conditions et puissent les assimiler comme il faut, pour réussir une épreuve aussi capitale que le baccalauréat». Et d'ajouter que «le mouvement d'arrêt des cours continuera tant que le ministère de l'Education nationale n'apportera pas les solutions nécessaires pour apaiser ce ?front du refus' de tous les lycéens de la ville. Ceux-ci ne supportent plus d'étudier dans ces conditions». Et d'affirmer «ne reprendre les cours qu'après la satisfaction de toute notre plateforme de revendications afin de revoir la programmation des matières essentielles».

 Quelques enseignants contactés, et questionnés sur ce sujet, avouent «qu'ils partagent le point de vue des lycéens protestataires», d'autant qu'eux-mêmes éprouvent «de grandes difficultés à s'aménager un temps suffisant pour la préparation des cours du lendemain et ce, du fait de cette surcharge si contestée des programmes d'enseignement». A telle enseigne, se plaignent d'autres enseignants, que «certains parmi nous sont tellement fatigués, tant sur le plan physique que moral et mental, qu'ils sont souvent chez les médecins pour des consultations de toutes sortes».

 Interrogé pour plus de précisions sur ce mouvement de débrayage des lycéens, le responsable de la cellule de communication de la direction de wilaya de l'Education dit «ne pas être habilité à faire des déclarations sur ce sujet» et nous renvoie au secrétaire général qui, tout autant que le directeur, après moult tentatives, étaient impossibles à joindre.