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Les aveux du ministre: La flambée des prix continuera

par M.Aziza

Le bilan de la campagne agricole 2009 est positif en matière de production. C'est ce qu'a été confirmé, hier, par les techniciens et les cadres du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, lors d'une réunion d'évaluation de la campagne agricole 2008/2009.

Les responsables du secteur ont fait état d'une nette amélioration de la production dans différentes filières. Les plus grands progrès concernent la culture céréalière, qui a connu une évolution qualifiée par les responsables du secteur «de spectaculaire». Le bilan fait état d'une hausse de production de céréales de l'ordre de 22% par rapport à 2008 (la production cette année est de l'ordre de 62 millions de quintaux dont 22 millions d'orge). Il en est de même pour la filière lait, dont la production a connu une hausse de 7% et la collecte de 37% par rapport à l'année 2008. Notons que même les oeufs ont connu une hausse de production de 10% par rapport à l'an dernier.

 Grosso modo toutes les filières ont enregistré une évolution à l'exception de la tomate industrielle et la viande blanche qui ont connu une baisse par rapport à la production et les objectifs tracés par le département de Rachid Benaïssa. Le ministre a exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus, mais il a tenu à souligner devant l'assistasse que certaines wilayas et certains acteurs du secteur peuvent mieux faire. Il a indiqué dans sens que la prochaine étape «sera plus rapide». Certes, les résultats sont positifs et personne ne peut nier que la production agricole de cette année est exceptionnelle notamment en matière de céréales. Mais ce qui reste incompréhensible c'est la flambée des prix qui persiste dans la durée, pourtant l'offre est abondante, notamment pour certaines matières.

 Rachid Benaïssa a affirmé que «cette question des prix sera posée pour très longtemps». Il a expliqué que «le principe de l'offre et la demande à lui seul ne résoudrait pas si facilement le problème». Pour le ministre, ce principe doit être accompagné par des systèmes de régulation qui sont en cours d'installation, dont un a été déjà installé (celui de la pomme de terre), et par le développement des circuits de transport et de commercialisation des produits agricoles. Pour le ministre, on n'en est qu'au début, «il faut poursuivre nos actions de proximité et de sensibilisation pour que les acteurs concernés comprennent qu'ils sont obligés d'adhérer à des systèmes de régulation». Il dira: «Il faut savoir également que partout dans le monde, le développement des circuits de commerce et du transport des produits agricoles se fait par les professionnels et les véritables acteurs du secteur, agriculteurs, éleveurs et le reste». Le ministre n'a pas caché son scepticisme quant au prix des moutons, à l'approche de l'Aïd. «Les prix seront élevés, comme l'année passée, il n'y a pas de doute», a-t-il mentionné.

 Enfin, le ministre a reconnu que la maîtrise du marché qui n'échappe pas au phénomène de la spéculation, ainsi que sa régulation, n'est pas une tâche aisée. Il a indiqué que son département est en train d'affiner les dispositifs mis en place dans le cadre du Syrpalac. En effet, pour en premier lieu développer les capacités nationales de stockage sous froid et assurer de ce fait la disponibilité des produits à travers toutes les saisons. Et d'autre part pour sauvegarder les intérêts des agriculteurs pour qu'ils n'abandonnent pas leur culture. Et d'affirmer que le stockage des produits agricoles permettra d'éviter des hausses des prix vertigineuses, comme celle vécue avec la pomme de terre. Le ministre a souligné qu'avec la mise en place du reste des systèmes pour les légumes et les viandes et la création des circuits de commercialisation et de transports, les choses connaîtront des améliorations avec le temps.