La rentrée universitaire 2009-2010, placée sous le sceau de la qualité,
est marquée cette année par plein de nouveautés. Parmi les mesures consacrées
par la réforme de l'enseignement supérieur figure, entre autres, la mise en
place des écoles préparatoires et des écoles nationales supérieures. Quelque
600 étudiants suivront cette année des cours dans ces écoles préparatoires à
Alger, Oran et Annaba. Ces établissements sont conçus pour accueillir les
meilleurs bacheliers. Ces écoles sont dotées d'un régime spécifique et de
moyens conséquents. Après l'année préparatoire, ces élèves intégreront les
écoles supérieures. Il y en aura trois à travers le pays. Après l'école
supérieure, ces élites intégreront les centres de recherches stratégiques. Ces
centres stratégiques formeront la future académie des sciences algérienne. Tout
ce cursus sera assuré en partenariat avec des institutions internationales. Le
premier centre stratégique à être lancé, en partenariat avec des institutions
étrangères, est le centre international de mathématiques. La deuxième grande
institution à voir le jour sera un centre international de physique
expérimentale. Le troisième est un centre des énergies renouvelables (construction
de la plus grande tour solaire du monde) à la faveur d'un partenariat avec un
groupe allemand. Le troisième axe de la réforme s'appuie sur les grands projets
fédérateurs ayant des impacts socio-économiques pour le pays. Ces projets
seront menés grâce à un montage financier (national et étranger). Le premier a
été déjà lancé à Oran. Il sera réalisé à la faveur d'un montage financier
entre, d'une part, la direction de la recherche, le CRAAG, le ministère de
l'Intérieur et Sonatrach du côté algérien, et IFREMER et des universités
françaises, d'autre part. Le projet est intitulé «Sismique Profonde et
Investigation Régionale du Nord de l'Algérie» (SPIRAL).
C'est un projet pluriannuel de
recherche partenariale visant à étudier la structure profonde de la marge
nord-algérienne au moyen de méthodes sismiques de «grande pénétration». Des
chercheurs algériens et leurs homologues européens vont explorer les fonds
marins. Ils établiront des cartes de sismicité et prospecteront aussi les
éventuels gisements gaziers et pétroliers. Un autre projet fédérateur consiste
en l'industrie du laser qui sera lancé en 2010. Le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la recherche scientifique, Rachid Harrabouia, a également mis
en place une Autorité de la qualité. Un décret ministériel déterminant les
modalités du fonctionnement de cette nouvelle entité est en cours de
finalisation et d'adoption par le gouvernement. A cela s'ajoute l'installation
du Conseil national d'évaluation. Des instituts connaîtront également un changement
de statut à l'image de l'Ecole nationale supérieure de commerce (désormais
ex-INC), l'Ecole nationale supérieure des sciences financières et commerciales
(ex-ESC) et l'Ecole nationale supérieure de la statistique et de l'économie
appliquée (ex-INPS). La nouvelle réforme a mis en place le système LMD. Tous
les doctorants issus de ce système signeront un contrat dans nos laboratoires.
«Aucun doctorant ne sera laissé sur le bord de la route», promet le ministère.
Tous les étudiants en doctorat percevront une bourse équivalente au SNMG
(12.000 DA/mois). Doté d'un budget de 100 milliards de dinars, le secteur de la
Recherche est chapeauté par un Conseil national de la recherche présidé par le
Premier ministre. Un prochain conseil se tiendra durant ce mois d'octobre pour
adoption de la feuille de route projetée d'ici à 2012. Autre nouveauté : pour
tenter d'attirer les compétences algériennes établies à l'étranger, le
gouvernement a promulgué une batterie de textes permettant à ces cadres, de
servir le pays tout en vivant dans leurs pays d'accueil. Le statut de chercheur
associé a été institué dans ce sens. Tout chercheur ou professeur dans une
université étrangère peut être associé à une université algérienne. Ainsi, le
nom de l'université algérienne sera associé dans tout travail de recherche que
ce dernier ferait. Le chercheur peut même ne venir qu'une fois par an pour
animer des conférences ou assurer des cours, dans une université algérienne. De
même, tous les chercheurs algériens établis à l'étranger peuvent faire partie
d'un laboratoire de recherche algérien.