Deux cent soixante-treize nouveaux avocats ont prêté serment hier à Oran.
«Par Dieu le Tout-Puissant, je jure d'exercer mes fonctions avec loyauté et
dignité, d'observer le secret de la profession, ses traditions, ses nobles
objectifs et de respecter les lois.» C'est, littéralement traduit, le serment
professionnel qu'ont prêté les membres de la nouvelle «promotion» du barreau
d'Oran. Dans une cérémonie grandiose abritée par le Palais de justice, siège du
barreau, les 273 «robes noires» ont, tour à tour, fait l'engagement solennel de
bien remplir les devoirs de la noble profession de défense et de respecter
l'éthique du métier. Portant jalousement la robe de la profession, appareil
photo en main, les avocats fraîchement assermentés couraient dans tous les sens
dans les couloirs du palais à la recherche de figures charismatiques du barreau
d'Oran pour prendre des photos souvenir avec elles. Histoire d'éterniser le
moment, de se procurer du prestige. Les «vétérans» présents, à l'instar du
bâtonnier Ouahrani El-Houari, les deux frères maîtres Nouar Mohamed et
Boumedienne, ont été abondamment sollicités par la nouvelle génération. Les
agents de sécurité en faction à l'entrée du palais n'avaient pas une tâche de
tout repos pour le tri au portillon du public tant une marée humaine, composée
notamment des familles accompagnant les nouveaux avocats, s'est déferlée sur le
square Maître Thuveny.
Ainsi, avec cet important
renfort, l'effectif de l'organisation se porte désormais à 3.273 avocats
inscrits. Ce qui est estimé de «sureffectif», par rapport au tableau de bord du
champ d'exercice, la Cour d'Oran en l'occurrence, selon la plupart des
opinions. N'empêche, il faut aussi considérer le fait que le volume des
affaires, tous types confondus, affiche une hausse soutenue d'année en année. A
cela, il faut ajouter un autre facteur, quoique beaucoup moins influent
celui-là, les changements d'adresse et les départs à la retraite. Il y a lieu,
par ailleurs, la prévalence de la gent féminine dans la nouvelle vague
d'avocats: elles sont au nombre de 170, soit les deux tiers de la promo. Ce
rapport confirme la tendance de ces dernières années: il y a plus d'engouement
chez les femmes que chez les hommes pour les études de droit, et encore
davantage pour le choix de la profession d'avocat. Une tendance qui a, bien
entendu, ses explications. Après avoir prêté serment, les nouveaux avocats
entameront un stage au programme très dense d'une durée de neuf mois, ponctué
par des conférences périodiques qui auront lieu au siège du tribunal d'Oran, à
Cité Djamel. Les nouveaux inscrits au tableau des avocats d'Oran ne pourront
pas toutefois occuper dans une affaire en leurs noms personnels ni plaider, et
ce, jusqu'à l'accomplissement du stage, mais ils peuvent dès à présent faire
les autres actes de la profession.