Une année après le passage du tsunami du
1er octobre 2008, les citoyens de la wilaya de Ghardaïa sont toujours sous le
choc et tristes, suite aux dizaines de vies perdues et des très importants
dégâts engendrés par cette catastrophe. Ce jour-là, le ciel avait perdu tout
son éclat. Des arbres dénudés, des palmiers abattus, des voitures endommagées,
des centaines de maisons complètement détruites et des dizaines de vies
anéanties; comme contracté, le tout s'était replié sur lui-même et ne s'était
nullement pas opposé aux crues qu'une vaine résistance. La catastrophe s'était
édifiée partout, sans épargner personne. Là-bas, à El-Atteuf, la ville
millénaire, dans la palmeraie verdoyante de la vallée du M'zab, où la terre
avait été remuée par des hommes depuis le dixième siècle et qui avait pourtant
bien donné de ses fruits, dans les rues inondées des quartiers, Saloha,
Attrouche, Baba-Saad, Bab-Ouldjema et dans bien d'autres. Les pluies
torrentielles et les crues fougueuses avaient enseveli la grande majorité des
quartiers des villes comme Ghardaïa, Daïa, Mélika, Bonoura, El-Atteuf et
Metlili dans ces tragiques inondations, jamais vécues par le passé, qui ont été
enregistrées, causant de nombreux dégâts matériels au niveau des habitations et
des infrastructures routières, particulièrement celles qui n'ont jamais été
bitumées. A Ghardaïa, les opérations de sauvetage ont été très appuyées par la
solidarité et la mobilisation de la population dans les zones de la wilaya les
plus touchées par ces inondations dévastatrices. Ce jour-là, la présence des
membres du Gouvernement a été bien distinguée par la présence de certains
ministres dès les premières heures de la catastrophe, afin de coordonner les
secours aux familles sinistrées. Corrélativement, les interventions de la
Protection civile, du Croissant-Rouge, de la G>endarmerie nationale, de la
Sûreté nationale, de l'ANP, de la Sonelgaz, de la DTP, de l'Hydraulique, des
PTT et de la Santé publique ont été exemplaires. Ainsi, les accès bloqués dans
les différents quartiers de Ghardaïa et ses environs ont été dégagés, ce qui
avait facilité l'acheminement à destination des secours et des vivres, quoique
mal réparties. Aujourd'hui, qu'en est-il ? Une année depuis le passage de cette
inoubliable tragédie, décidément, l'heure des bilans n'est toujours pas
terminée ! Les autorités locales et les responsables concernés semblent ne pas
arriver à combattre tous les maux et les carences de cette catastrophe. Du
coup, d'énormes mouvement de grèves et de protestation commencent à se faire
sentir çà et là, à El-Atteuf. Parents et associations des parents d'élèves
empêchent toujours leurs enfants de rejoindre les bancs de leur lycée, qui a
été entièrement détruit par la catastrophe et qui, malheureusement, à ce jour,
n'a pas vu la moindre réhabilitation. A Ghardaïa, les contestations se
dessinent au niveau des pauvres sinistrés qui, à ce jour, n'ont pas touché la
moindre indemnisation, ou de ceux qui n'ont pas été du tout dénombrés ni recensés
! Pis encore, de ceux qui ont été relogés au niveau des cantons de Bouharaoua
et de Oued Néchou dans des chalets inadaptés, manquants de tout : eau,
électricité.. etc. Ce qui, hélas, donne la forte impression qu'une bonne prise
en main des accommodés de cette catastrophe tarde à se dessiner sur le terrain
par les responsables chargés de cette mission. Subitement, le bouche-à-oreille
aurait vite et bien fonctionné ? Personne n'est aujourd'hui capable de contenir
une foule de citoyens venus d'autres cieux, envahir les cantons de «Bouharaoua»
et de Oued Néchou et squatter allègrement certains chalets au dam des
véritables sinistrés. Ils seraient plus de 200 chalets qui seraient
illégalement occupés par ces derniers, dans le but de s'y éterniser. La
situation est donc très confuse, préoccupante et du moins, très particulière.
Cependant, l'indignation des citoyens qui dénoncent cette vacillante
désintégration des normes assurant l'ordre social et ce genre de méthodes qui
se pratiquent au détriment de leur droit, aurait besoin, plus que jamais, d'un
ajustage politique qui aille dans la direction des aspirations profondes de ces
pauvres sinistrés. Le gouvernement est donc plus que jamais interpellé pour
être à la hauteur de ses responsabilités.