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Dédié à la réalisation d'une cartographie sous-marine de la côte
algérienne, le programme «Spiral» (Sismique profonde investigation régionale
algérienne) a été lancé hier à Oran. Chapeauté par la Direction générale de la
Recherche scientifique et du Développement technologique (DG-RSDT) du ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le lancement du
programme se fait à Aïn El-Turck, à bord du bateau français «Atlanta». Un
programme réalisé dans le cadre d'un partenariat algéro-français avec, d'une
part, la DG-RSDT, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et
géophysique (CRAAG) et la Sonatrach du côté algérien et, d'un autre côté,
l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et des
universités françaises.
Une thèse sur les «Aléas sismiques en zone côtière : contraintes par imagerie sismique pénétrante à la connaissance de l'évolution d'une marge cénozoïque réactivée en compression (marge algérienne)», dirigés par le professeur Jacques Déverchère, de l'Université de Bretagne occidentale, en collaboration avec des représentants d'autres structures de recherche qui figurent dans ce programme. «Ce sujet vise en priorité à redéfinir précisément l'aléa sismique dans la zone côtière algérienne en prenant en compte de manière intégrée les structures sous-marines et aériennes, le système de déformation se distribuant sur une large zone allant du pied de la marge en mer à la limite du front de chevauchement dans la zone tellienne correspondant à la collision continentale miocène. Il est primordial pour cela d'argumenter la dimension et le degré de connexion spatiale des structures actives (plis, failles) ainsi que leurs relations géométriques. Les données géophysiques et géologiques actuelles sont insuffisantes pour résoudre ces questions, notamment par le manque de connaissance des structures profondes», affirment les chercheurs. Et d'ajouter que «Si les marges dites actives» (de subduction) font l'objet d'investigations détaillées en raison de leur fort potentiel sismogène (voir l'exemple de Sumatra et son séisme géant de 2004), peu d'attention a encore été portée aux phases initiales de la subduction, correspondant au début du sous-charriage d'une plaque océanique sous un continent. La marge algérienne représente un exemple de ce type de processus qui prend le relais d'une subduction en cours d'achèvement à terre (celle de la Téthys maghrébine) en inversant tectoniquement une marge passive ou coulissante cénozoïque. Le séisme du 21 mai 2003 (magnitude Mw 6,9, 2.600 victimes) sur la côte à l'est d'Alger (Boumerdès, Zemmouri), a tragiquement illustré l'importance de ce système de déformation en terme de risque, dont les aspects d'aléa et de vulnérabilité ont été très sous-estimés». Les données à acquérir dans ce projet devraient idéalement compléter les résultats des 20 dernières années sur les domaines continental et océanique. |
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