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Les nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire et qui
avaient soulevé un «tollé général» au sein de la sphère économique, ne
dérangent nullement le patron de Cevital, Issad Rebrab. C'est du moins ce qu'il
a suggéré, hier, affirmant «qu'il faut comprendre les pouvoirs publics qui
doivent gérer un pays et la sphère macroéconomique».
Invité du forum d'El Moudjahid, le patron du groupe Cevital s'est dit convaincu que la suppression du crédit à la consommation et l'instauration du crédit documentaire (Credoc) notamment, vise à «encourager la production nationale et avoir un contrôle plus attentif sur le commerce extérieur». «Aujourd'hui notre seul salut, c'est l'encouragement de la production nationale», a-t-il déclaré en soulignant qu'il faut diversifier l'industrie et penser à l'après-pétrole. Rebrab qui affirme que les Algériens consomment ce qu'ils n'ont pas gagné soutient que le gouvernement veut réduire les dépenses en optant pour ces mesures. Il dira en outre, concernant le Credoc, que c'est «un paiement naturel au niveau international». «Le crédit documentaire est une garantie pour le fournisseur et pour l'acheteur», poursuit-il en ajoutant que le procédé spécifie le prix, la quantité et la qualité de la marchandise pour plus de transparence dans les transactions de commerce extérieur. «Avant la LFC 2009, 99,99% des opérations du groupe Cevital s'effectuaient par crédit documentaire et cela ne nous a pas coulé», a déclaré Issad Rebrab qui explique «que la LFC apporte des équilibres qui ont été déséquilibrés dans le passé». Le président-directeur général de Cevital soutient que les dispositions de la loi de finances complémentaire ne vont pas empêcher le développement de l'Algérie. Le patronat, estime-t-il encore, demande au gouvernement à être concerté en ce qui concerne les accords de libre-échange avec l'Union européenne, la zone arabe de libre-échange ainsi que l'ouverture du dialogue pour ce qui est des prochaines lois de finances et les décisions qui concernent directement leurs entreprises. «Il faut institutionnaliser le dialogue et la concertation car à partir de là 80% de nos problèmes vont disparaître», a-t-il encore déclaré. Selon Rebrab, il faut absolument tout faire pour le développement de l'entreprise qui est «à l'origine du développement de l'économie». Le patron de Cevital a affirmé en outre que très peu de pays dans le bassin méditerranéen disposent des potentialités qui s'offrent à l'Algérie. Il estime que notre pays peut aisément connaître une croissance à deux chiffres pour peu que cinq préalables soient réunis, à savoir «la libéralisation des initiatives», «la gestion du temps», «l'instauration du dialogue et de la concertation entre tous les citoyens algériens», «l'extirpation de la méfiance entre les Algériens» et enfin «éviter d'investir pour investir en ciblant les secteurs porteurs». Le conférencier estime que l'investissement doit être réorienté vers les entreprises à forte valeur ajoutée et qui peuvent, le cas échéant, faire face à la concurrence internationale. «Une entreprise qui n'est pas compétitive à l'internationale est vouée à l'échec», argue-t-il en insistant sur l'obligation d'instaurer de la «transparence» dans la gestion de l'entreprise pour son salut aussi bien au niveau national qu'au niveau international. Interrogé par ailleurs sur le secret de la réussite du groupe Cevital et est-ce que ce dernier n'a pas profité de largesses du gouvernement, Issad Rebrab s'en est défendu. «Cevital n'a absolument pas obtenu de largesses qu'aucun autre opérateur économique, public ou privé, n'a pu avoir», a-t-il répondu en affirmant que «les pouvoirs publics ne font aucune distinction entre les entreprises». Rebrab qui affirme que la quasi-totalité des bénéfices du groupe sont constamment réinvestis, souligne que la réussite du groupe est le fruit d'un travail de longue haleine. «Nous payons 51% de notre argent à l'Etat sous forme d'impôts et sur les 49% restants, 40% sont réinvestis et cela depuis la création de Cevital», a déclaré Rebrab qui précise que son groupe qui investit dans les secteurs à forte valeur ajoutée, suit toujours l'évolution du marché international. Rebrab se compare même à Sonatrach en soulignant qu'à l'instar de la compagnie pétrolière nationale, le groupe Cevital, pour rester toujours performant, fait appel à des «coachs» internationaux. Plus de 4.100 emplois ont été créés en 2009, se félicite Rebrab qui tonne que malgré la hausse des matières premières sur le marché international, Cevital a maintenu les anciens prix et aucune pénurie de sucre ou d'huile n'est enregistrée sur le marché depuis des années. «Nous sommes une entreprise citoyenne», déclare l'invité du forum d'El Moudjahid qui fait savoir qu'à la fin de l'année dernière son groupe a contribué à hauteur de 35 milliards de DA au budget de l'Etat. Le président-directeur général de Cevital n'a pas caché son «soutien» à la démarche et au programme du président de la République en déclarant que «nous nous inscrivons dans le programme du président de la République» notamment en matière de création d'emplois. «Nos valeurs sont l'intégrité, la transparence, la solidarité, l'engagement pour le pays et la citoyenneté», conclut-il. |
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