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La rencontre à New-York, en marge de l'ouverture de la 64e
Assemblée générale de l'ONU, entre Barack Obama, Mahmoud Abbas et Benyamin
Netanyahu n'a pas permis de débloquer la voie à une reprise des négociations
israélo-palestiniennes. Ce qui constitue un revers flagrant pour le président
américain, qui a tenu à ce qu'elle ait lieu malgré l'échec des entretiens
préliminaires à sa préparation de son envoyé spécial George Mitchell avec le
Premier ministre israélien.
Rien n'a transpiré sur ce que les trois hommes se sont dit, si ce n'est que le président américain a engagé ses interlocuteurs à reprendre le dialogue israélo-palestinien. Même son encouragement est tombé à plat puisque au sortir de la rencontre, le président Mahmoud Abbas a réitéré son refus de cette reprise en se déclarant «intransigeant» sur l'exigence du gel total de la colonisation juive, qui est son préalable côté palestinien. Mais le plus inquiétant après que cette rencontre eut tourné court est que Barack Obama n'ait pas jugé utile de réaffirmer qu'il maintient la demande américaine de l'arrêt de la colonisation à laquelle Benyamin Netanyahu et les autorités israéliennes opposent une fin de non-recevoir. N'est-ce pas le signe qu'il est en train, comme ses prédécesseurs, de s'aligner sur le fait accompli israélien ? Si tel est le cas, Barack Obama n'aura pas mis longtemps à contredire les belles promesses qu'il a tenues aux Palestiniens après son investiture. C'est en tout cas Mahmoud Abbas qui verrait sa crédibilité définitivement ruinée. Lui qui a pris le risque de briser l'unité des Palestiniens en tablant sur le soutien américain face à l'intransigeance israélienne. Pour qu'il puisse en être autrement pour lui, il faudrait qu'après l'échec de cette rencontre new-yorkaise, dont l'entêtement du Premier ministre israélien à refuser le gel de la colonisation juive, le président Obama accomplisse le geste montrant qu'il est déterminé à faire prévaloir la volonté américaine à recourir aux sanctions contre l'Etat hébreu. Ce qui, à considérer le contexte politique intérieur américain, est difficilement imaginable. Obama ne pouvant opter pour cette solution radicale sans risquer de voir le camp de ses adversaires sur le dossier de la réforme de la couverture sociale obtenir le renfort des milieux américains irrévocablement acquis au soutien inconditionnel à l'Etat sioniste et donc réfractaires à toute politique de sanctions à son encontre. En rencontrant le Premier ministre israélien qui persiste dans son refus-défi sur la question du gel de la colonisation, Barack Obama et Mahmoud Abbas sont les perdants. Le premier, parce que son implication directe dans le dossier n'a pas eu l'effet dégrippant sur la situation gelée du processus de paix. Le second, du fait qu'en ayant accepté de rencontrer Netanyahu sans que ce dernier ait répondu favorablement à l'exigence principale de l'Autorité palestinienne, il montre ainsi sa dépendance sans marge de manoeuvre à l'égard du président américain. Dont tout le monde voit la volonté dans la présence contrainte du président de l'Autorité palestinienne au «show new-yorkais». Benyamin Netanyahu y a gagné lui d'apparaître aux yeux de l'opinion israélienne comme un homme d'Etat intransigeant et imperméable aux pressions contre son pays, fussent-elles celles exercées par son puissant allié stratégique, l'Amérique. Tout comme il y a gagné de voir la solidité de sa coalition gouvernementale et parlementaire raffermie, voire susceptible de s'élargir au principe de l'union sacrée. |
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