Au moment où les
autorités locales sont contraintes de faire de la gymnastique pour dénicher une
poche de terrain, pour l'implantation d'une structure de proximité sur un site
répondant aux exigences de ce genre d'infrastructures au chef-lieu de la
wilaya, notamment avec l'actuelle embellie financière, d'anciens édifices
publics menacent ruine sans que les services dont ils dépendent ne bougent le
petit doigt pour leur réhabilitation ou leur remplacement par de nouveaux
équipements. En effet, des citoyens de la ville de Jijel avec lesquels nous
nous sommes entretenus déplorent l'état aléatoire de l'ex-salle de cinéma «Le
Glacier», situé en plein centre-ville qui est fermé depuis plusieurs années.
Ladite salle, qui était un théâtre communal du temps de l'époque coloniale,
pourrait être, une fois réhabilitée ou refaite à neuf, être un apport de taille
pour la relance de l'activité cinéphile dans une ville où toute une génération
n'a jamais mis les pieds dans une salle de grand écran notamment avec le projet
en gestation au niveau ministère de la Culture relatif à la redynamisation du
monde du 7e art pour reprendre son activité initiale, à savoir un théâtre
régional dont les amateurs ont toujours soulevé l'absence d'espaces de
répétition surtout la jeune troupe théâtrale El-Majanine en constante
immigration à la recherche vaine d'un espace. Il y a lieu de signaler également
que l'ancienne salle de judo mitoyenne de l'ex-Glacier se trouve dans un état
critique.
Face au silence controversé des services dont
elles dépendent, ces deux bâtisses risquent de s'effrondrer à tout instant.
Certains estiment que ces deux espaces, objet de convoitises, se tenant sur une
superficie assez conséquente en plein centre-ville, pourraient être un site
adéquat pour l'implantation de nouveaux équipements au lieu de les implanter
dans les quartiers relativement isolés comme c'était le cas de la maison de la
Culture Omar Oussedik, confrontée à un sérieux problème d'affluence. L'état
fantomatique de ces deux salles doit interpeller les autorités locales pour une
meilleure valorisation de ces espaces foncières fortement convoités par des
cercles rentiers qui veulent faire main basse sur «cette réservé foncière».
D'autre part, l'ancien palais de la Justice et les locaux de l'Office national
du lait, dissout dans le cadre de la privatisation des entreprises nationales,
mitoyen au «Glacier», vivent le même sort. Une situation qui risque
d'hypothéquer l'extension de la ville dépourvue pourtant de plusieurs
équipements publics.