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Jijel: Des anciens édifices publics abandonnés

par Bouhali M.C

Au moment où les autorités locales sont contraintes de faire de la gymnastique pour dénicher une poche de terrain, pour l'implantation d'une structure de proximité sur un site répondant aux exigences de ce genre d'infrastructures au chef-lieu de la wilaya, notamment avec l'actuelle embellie financière, d'anciens édifices publics menacent ruine sans que les services dont ils dépendent ne bougent le petit doigt pour leur réhabilitation ou leur remplacement par de nouveaux équipements. En effet, des citoyens de la ville de Jijel avec lesquels nous nous sommes entretenus déplorent l'état aléatoire de l'ex-salle de cinéma «Le Glacier», situé en plein centre-ville qui est fermé depuis plusieurs années. Ladite salle, qui était un théâtre communal du temps de l'époque coloniale, pourrait être, une fois réhabilitée ou refaite à neuf, être un apport de taille pour la relance de l'activité cinéphile dans une ville où toute une génération n'a jamais mis les pieds dans une salle de grand écran notamment avec le projet en gestation au niveau ministère de la Culture relatif à la redynamisation du monde du 7e art pour reprendre son activité initiale, à savoir un théâtre régional dont les amateurs ont toujours soulevé l'absence d'espaces de répétition surtout la jeune troupe théâtrale El-Majanine en constante immigration à la recherche vaine d'un espace. Il y a lieu de signaler également que l'ancienne salle de judo mitoyenne de l'ex-Glacier se trouve dans un état critique.

 Face au silence controversé des services dont elles dépendent, ces deux bâtisses risquent de s'effrondrer à tout instant. Certains estiment que ces deux espaces, objet de convoitises, se tenant sur une superficie assez conséquente en plein centre-ville, pourraient être un site adéquat pour l'implantation de nouveaux équipements au lieu de les implanter dans les quartiers relativement isolés comme c'était le cas de la maison de la Culture Omar Oussedik, confrontée à un sérieux problème d'affluence. L'état fantomatique de ces deux salles doit interpeller les autorités locales pour une meilleure valorisation de ces espaces foncières fortement convoités par des cercles rentiers qui veulent faire main basse sur «cette réservé foncière». D'autre part, l'ancien palais de la Justice et les locaux de l'Office national du lait, dissout dans le cadre de la privatisation des entreprises nationales, mitoyen au «Glacier», vivent le même sort. Une situation qui risque d'hypothéquer l'extension de la ville dépourvue pourtant de plusieurs équipements publics.