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Fedj Errih est encore là !

par A. Zerzouri

«Une plaie ouverte dans le décor urbanistique», tel est le constat qu'on peut faire lorsqu'on est frappé par l'immensité longitudinale du bidonville «Fedj Errih», qui s'étend des contours nord de la cité Emir Abdelkader jusqu'à la proximité de Békira.

 Inscrit parmi les sites bidonvilles à raser à travers la wilaya de Constantine depuis plusieurs années, Fedj Errih se dresse comme un défi à la nature, et attend toujours «son heure», même si elle tarde encore à sonner. L'espoir est grand ces derniers temps chez les habitants, qui espèrent déménager de cet endroit misérable, surtout après les déclarations du wali, martelant à maintes reprises «qu'il ne restera aucun bidonville à Constantine à l'horizon 2010». Enfin, on ne cessera jamais de lancer des cris de détresse, nous assurent des habitants de ce bidonville, qui ont pris attache avec notre rédaction pour soulever «tous les problèmes du vécu quotidien de cette population, maladies de la peau provoquées par l'absence d'hygiène, et autres difficultés d'accès à la route et aux écoles pour les enfants scolarisés, prolifération de rats...», en somme tous les maux rencontrés à travers les bidonvilles. D'autant que pour le cas de celui-ci, la densité démographique ajoute encore plus à la pression ambiante. Selon les derniers recensements de la municipalité, il existe en ces lieux quelque 1.400 familles, «et la situation peut évoluer d'un mois à un autre vu le caractère transitoire de ces logis», comme l'estiment nos interlocuteurs. L'éradication du bidonville Fedj Errih ne sera pas une opération de tout repos, au vu de son expansion considérable, et l'arrivée sur les lieux ces dernières années de nouveaux pensionnaires, qui faussent toute la donne en matière de recensement. Les anciens habitants de ce bidonville, qui ont par conséquent souffert le martyre dans ce bidonville, voyant de ce fait «d'un mauvais oeil l'installation de nouveaux voisins, qui viendraient déranger la stabilité de la forme du bidonville». C'est pour cela que les habitants appellent à «une intervention des pouvoirs publics pour mettre un terme à cette expansion qui ne peut s'arrêter qu'avec le lancement d'une opération bulldozer». L'année 2010 sera-t-elle la dernière à témoigner de leur occupation de ce site bidonville ?