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La situation relative aux constructions
illicites, pour laquelle la nouvelle équipe de l'APC s'attelle à colmater
vainement les brèches, est des plus préoccupantes et semble prendre des
proportions alarmantes. La situation est qualifiée de catastrophique par le
citoyen, lequel ne cesse de pointer l'index vers la société civile à laquelle
il lui reproche sa passivité et son indolence devant un phénomène néfaste de
cette envergure ainsi que vers la précédente APC et l'administration pour avoir
encouragé le phénomène et favorisé son évolution par un mutisme qui ne dit pas
son nom, voire par la complaisance. Dans ce cadre, l'on cite à titre
illustratif les quelques démolitions effectuées qualifiées de «chirurgicales»
par le citoyen.
«La situation n'a jamais été aussi catastrophique que durant ces 6 dernières années», dira indigné ce citoyen, lequel ajouta «le nombre de constructions illicites bâties entre 2002 et 2008 dépasse de loin le nombre qui a été construit durant 40 années depuis l'indépendance!». Le constat relatif à ce «carnage» d'urbanisme qui a défié les lois de la république devant l'indifférence totale des responsables qui sont censés les appliquer, est préoccupant et les moyens mis à la disposition de l'APC actuelle pour faire face à l'invasion de ce désordre urbanistique s'avèrent, devant l'importance du dégât, nécessairement futiles. «Même lors de la décennie «noire» qui a engendré une relative paralysie des institutions locales, le phénomène n'a pas atteint une telle proportion», dira ce citoyen avant d'ajouter «aussi bien l'administration que les entreprises publiques en sont responsables». Pour justifier ses propos, notre interlocuteur nous cite les cas de pose de compteur de consommation électrique pour certaines constructions illicites dont les travaux sont à peine entamés ! La tâche semble être ardue pour la nouvelle équipe de l'APC, laquelle tente, par les moyens du bord, de stabiliser cette invasion anarchique qui a complètement défiguré le paysage urbanistique. L'impunité a engendré nécessairement le développement d'une frange mafieuse qui trouve là un terrain «volontairement» vierge et donc propice où elle a l'air de s'imposer aisément. «La situation est sérieusement préoccupante et risque l'incontrôlable si aucune mesure d'envergure ne vient à être menée», nous disait ce membre de l'APC en nous citant le cas de ce chauffeur d'engin de la commune qui a été sérieusement menacé en son domicile à Hammam Boughrara à la suite de démolitions opérées. Les menaces de représailles deviennent un moyen courant pour décourager les bonnes volontés, chez cette bande bien organisée qui s'est ainsi spécialisée dans la transaction du foncier et de l'immobilier illicite. Ce ne sont plus des constructions qui reflètent la nécessité et le besoin d'un toit, il s'agit plutôt de constructions réalisées sur plusieurs niveaux pour la majorité, ce qui évidemment dénote l'engagement de gens aisés. Le comité du quartier Bouâmama, situé à l'extrême nord de la ville sur la RN 99, va encore plus loin en accusant même une entreprise publique, en l'occurrence l'agence foncière, d'user de stratagèmes pour s'adonner officiellement à la transaction foncière illicite. Ce cas pour lequel ce comité demande une enquête officielle est celui du lotissement Bouâmama que l'agence a mis à la disposition des acquéreurs et qui a une consistance d'environ 30.900 m² dont 15.300 m² représentant la superficie totale des 120 lots et le reste destiné pour des équipements sportifs, les voies et l'espace libre. Le comité reproche à l'agence d'avoir usé de subterfuges pour convaincre le wali à signer le changement du plan de morcellement et ce, après que la RN 99, dont le tracé devrait à l'origine passer au milieu du lotissement, a été déviée. L'espace relatif à cette déviation, selon le comité, doit profiter aux acquéreurs pour les équipements communs alors que l'agence foncière l'a cédé à un promoteur immobilier laissant le quartier sans équipements tels l'école, la mosquée... ni même initiaux contenus dans le cahier des charges (3 salles de sport). Pour leur part, les responsables de l'agence foncière estiment que le terrain en question leur revient de droit après que le changement du plan, visé par tous les services techniques de wilaya, a été avalisé par le wali et qu'ils n'ont pas été contactés ni consultés par aucun comité de quartier pour d'éventuelles concertations ou explications. Par ailleurs, ces responsables tirent la sonnette d'alarme sur ce phénomène de construction illicite qui est devenu une de leurs préoccupations majeures, car certains de leurs terrains ont été envahis par ce genre de constructions, ce qui évidemment coûte du temps et de l'argent pour les procédures pénales dont l'issue finale, soit l'exécution de la démolition par les services concernés, reste encore boiteuse. |
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