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Des citoyens dénoncent l'insécurité: Des artères coupe-gorge, même durant la fête

par J. Boukraâ

Plusieurs artères du centre-ville sont devenues de véritables coupe-gorge, la veille et le jour même de l'Aïd. En effet, de nombreux citoyens ont été agressés et délestés de leur biens sous la menace d'armes blanches au niveau des Boulevards Hamou Boutlélis, Maâta Mohamed El-Hebib, la rue Baghdadi Mohamed et la rue de Paris, la rue Mirauchaux, entre autres. Selon des témoins oculaires, les agresseurs se sont attaqués aux pères de famille, notamment les retardataires sortis la veille de l'Aïd pour faire leurs emplettes, notamment des vêtements neufs pour leurs enfants. Armés de poignards et d'épées, ces malfaiteurs qui ne reculent devant rien, ciblent mêmes les pères de famille accompagnés de leur enfants. Les agresseurs, sous la menace, ont tout pris : vêtements de l'Aïd, argent, portables. Des habitants et des commerçants, pris de compassion pour certaines victimes, ont même fait la quête pour les renflouer. Des commerçants ont offert des vêtements de l'Aïd à un père de famile qui venait de se faire délesté de tout ce qu'il venait d'acheter. Selon un habitant du Boulevard Maâta, des agressions ont eu lieu même le premier jour de l'Aïd à... 6 heures du matin. Des passants sont abordés par leurs agresseurs et, sous la menace de couteaux, sont emmenés dans les entrées sombres des immeubles où ils sont fouillés et détroussés. Un jeune avec des baskets neuves est rentré chez lui les pieds nus. Des enfants ont même été délestés des vêtements neufs qu'ils portaient sur eux et ont été laissés sur la chaussée presque nus. «C'est intolérable, femmes, jeunes, enfants, vieillards, personne n'est à l'abri. Beaucoup d'entre eux, en plus d'être volés, ont été blessés au couteau par ces agresseurs sans foi ni loi qui ne craignent personne. Il faut mettre un terme à cela, nous n'en pouvons plus. Ces bandes de voyous infestent le centre-ville et nous rendent la vie difficile à nous et aux passants», nous dit un habitant du Boulevard Maâta. «Il faut mettre un terme à cette situation, nos rues sont devenues invivables. Il faut que les autorités publiques prennent leurs responsabilités», ajoute un commerçant.

 Ainsi, en dépit des efforts des services de sécurité visant à juguler le fléau, le phénomène des agressions à Oran est devenu des plus inquiétants. Durant le mois sacré de Ramadan, le nombre des agressions n'a cessé de prendre de l'ampleur. Bien que les statistiques font défaut, pas moins de 200 victimes d'agression ont été soignées par le service des urgences médico-chirurgicales de l'hôpital d'Oran durant cette période, soit une moyenne de six à dix cas d'agression quotidiennement. Le pic a été atteint durant les premiers jours de Ramadan avec une moyenne de 15 cas quotidiens. Et ce ne sont là que les cas recensés par les UMC. Beaucoup se taisent et ne déposent pas plainte. Tôt dans la matinée ou après le coucher de soleil, lorsque les rues sont désertées, certaines rues deviennent le fief des agresseurs et des malfrats, des lieux à éviter.

 Quelque 3.540 individus ont été interpellés à l'issue de 734 interventions effectuées durant cette période par les services de la police.