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Les dossiers afghan et iranien sont, avec celui du conflit
israélo-palestinien, les affaires cruciales et prioritaires auxquelles le
Président américain Barack Obama est confronté sur le front international par
leur complexité et les risques de développement négatifs pour la sécurité
nationale de l'Amérique qui peuvent en découler. Ces problèmes l'obligent pour
leur traitement à obtenir l'appui ou du moins le consentement tacite de puissances
qui, telle la Russie, sont susceptibles de créer des difficultés.
Cette considération a été au coeur de la réflexion qui a conduit Obama à décider d'abandonner le projet d'installation d'un bouclier antimissile américain installé en territoires polonais et tchèque, dont il a hérité de son prédécesseur George W. Bush. Sa décision a provoqué la satisfaction clairement affichée des responsables russes et semble avoir déclenché une dynamique de réchauffement et de rapprochement dans les rapports russo-américains et plus généralement russo-occidentaux. Et c'est là le but recherché par le président américain, qui sait avoir besoin de la compréhension, voire de la coopération active de la Russie pour la solution des dossiers en question. L'une ou l'autre lui sont indispensables et dans le cas de l'Afghanistan et dans celui de l'Iran. La Russie s'impose en effet territorialement et sécuritairement comme le lieu de passage obligé de l'acheminement vers l'Afghanistan des énormes besoins en ravitaillement des troupes de l'alliance internationale qui combattent les talibans dans ce pays. Elle le devient d'autant que Barack Obama a opté pour le renforcement de l'effectif militaire américain en Afghanistan et incité ses alliés dans l'OTAN a faire de même. Elle est de même incontournable en ce qui concerne la crise iranienne, ne serait-ce qu'en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité disposant du droit de veto. Elle peut de ce fait carrément entraver l'aggravation des sanctions internationales pour laquelle voudront opter l'Amérique et ses alliés occidentaux en cas de non-conformation par l'Iran à leur exigence de son renoncement à l'acquisition de la technologie nucléaire. Ces deux seuls exemples éclairent suffisamment sur l'importance qu'accorde Obama à l'amélioration des rapports russo-américains. Ce qui va dans le sens voulu par le Président russe Dmitri Medvedev et son Premier ministre Vladimir Poutine. Lesquels ont tôt fait de donner des signes de leur disposition à entrer dans cette politique de rapprochement esquissée par la décision américaine de l'abandon de l'installation d'un bouclier antimissile aux frontières de leur pays. Dans cette dynamique qui se profite dans les rapports russo-américains, il n'est pas impossible qu'après s'être entendus pour aller à un accord global mettant fin à leur rivalité au plan militaire, les Etats-Unis et la Russie en fassent de même parallèlement concernant les problèmes sources de crises internationales. Du côté russe, il faut voir dans la récente déclaration de Medvedev exonérant Israël de l'intention d'attaquer l'Iran, après que Poutine eut laissé entendre le contraire, l'indice que Moscou n'est pas irréductible à une entente avec l'Amérique et ses alliés sur la crise du nucléaire iranien. Pour peu que ceux-ci changent eux aussi leurs positions sur des dossiers que le Kremlin juge indissociables de la sécurité nationale russe. Entre autres, ceux ayant trait à des situations conflictuelles entre la Russie et des Etats limitrophes de ses frontières ayant fait partie de l'ex-Union soviétique et que Moscou considère comme toujours inclus dans sa zone d'influence. La prochaine rencontre entre les «cinq+1» et l'Iran sera à cet égard l'occasion de vérifier la réalité du climat de rapprochement qui semble s'installer dans les relations russo-occidentales. |
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