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Exclus de la commercialisation du vaccin antigrippal: Les pharmaciens protestent

par B. Mokhtaria

La décision du ministère de la Santé d'exclure les pharmacies de la commercialisation du vaccin contre la grippe saisonnière est tombée comme un couperet pour les professionnels du médicament et a créé une polémique au sein de la corporation.

N'ayant pas été informés, jusque-là, de cette nouvelle disposition prise par le département de Barkat, le syndicat des pharmaciens d'officine (SNAPO) s'insurge contre ce qu'il qualifie de «manque flagrant d'information et de communication» et dénonce les incidences négatives de cette décision sur la santé de millions de citoyens.

 Comme annoncé dans notre édition du 16 septembre, le vaccin antigrippal ne passera pas cette année par le circuit des officines, il sera disponible uniquement au niveau des centres de vaccination publics et réservé aux personnes exposées et les catégories les plus vulnérables de la population. Une situation que le syndicat considère comme incompréhensible et inquiétante à plus d'un titre du fait que de très nombreuses couches à risque qui avaient l'habitude d'acquérir le vaccin auprès des officines se voient privées de ce moyen de protection. Pour le syndicat, «la non commercialisation de ce vaccin au niveau des pharmacies constituerait un précédent grave car non seulement de nombreux citoyens seront privés de leur vaccin annuel, mais traduirait une négation franche du rôle, de la vocation et de la mission du pharmacien dans la dispensation de ce type de médicament et sa participation à une action de prévention de dimension nationale».

 Dans un communiqué rendu public, jeudi, le SNAPO explique qu'«au moment où les pharmaciens commençaient à passer leurs commandes auprès de leurs fournisseurs habituels afin de répondre à une demande déjà très pressante de la population, il leur a été répondu que pour cette année, il était impossible d'honorer la moindre commande». Au niveau de l'Institut Pasteur, c'est le black-out, selon le syndicat des pharmacies qui affirme que «contrairement aux années précédentes,

 l'Institut Pasteur algérien qui habituellement enregistrait les commandes des grossistes, des mois à l'avance, cette année, il n'avait fourni aucun renseignement concernant la réception et la disponibilité du vaccin contre la grippe saisonnière». «C'est du moins la réponse que tous nos fournisseurs s'accordent à nous donner», est-il précisé dans le communiqué du SNAPO.

 En cette période propice à la propagation de la grippe porcine qui pousse la population à se protéger contre la maladie et la contamination par le vaccin, le syndicat souligne «qu'aucune information officielle ne précise la date de la disponibilité du vaccin contre la grippe saisonnière, ni les quantités qui devraient être réceptionnées, ni les modalités de sa distribution et de sa mise à disposition au profit des citoyens».

 Un manque d'information qui contribue à l'instauration d'«un climat de psychose au sein de la population», estime le SNAPO. Devant cette situation, le syndicat des pharmaciens souhaite l'intervention rapide des pouvoirs publics pour y remédier et rassurer les professionnels de la santé et de la population.