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La fabrication de la première voiture algérienne pourrait intervenir dans
les dix prochaines années, a affirmé le ministre de l'Industrie et de la
promotion des investissements, Abdelhamid Temmar.
Dans une déclaration, jeudi, à la radio nationale, Temmar a déclaré que les conditions sont plus que jamais favorables pour lancer une industrie automobile dans notre pays. Le ministre de l'Industrie et de la promotion des investissements estime ainsi que les «conditions de compétitivité et le cadre législatif régissant l'économie nationale» sont réunis pour atteindre cet objectif. Abdelhamid Temmar souligne, en outre, que malgré le développement à hauteur de 5,5 % du secteur industriel, il n'en demeure pas moins que la problématique sur la nature de la stratégie poursuivie par l'Algérie à travers des programmes mis en place dans le passé, et qui seront mis en branle graduellement, se pose toujours. Par ailleurs, concernant «l'efficacité» de cette industrie automobile que compte lancer l'Algérie, l'expert en économie, Farès Mesdour, a déclaré sur les ondes de la radio internationale que la prochaine étape dans la concrétisation du projet de construction de voitures en Algérie n'est pas tout à fait sans dangers, compte tenu, a-t-il expliqué, de la crise financière qui étouffe l'économie mondiale. L'expert algérien soutient, toutefois, que cela ne devra nullement empêcher de travailler, réfléchir et d'aller de l'avant, dans l'intérêt de l'économie nationale. Pour rappel, le premier ministère avait annoncé, le 1er août dernier, qu'un protocole d'accord portant sur un partenariat industriel, commercial et technologique avait été signé à Alger entre un groupement d'opérateurs économiques algériens, émiratis et allemands. Ce protocole d'accord porte notamment sur «la création de trois sociétés d'économie mixte, qui auront à charge de conduire et d'exploiter des projets industriels au niveau des pôles mécaniques de Aïn Smara, Oued Hamimine et Tiaret», précise la même source. La partie émiratie de ce groupement se compose du groupe Aabar Investments, tandis que celle d'Allemagne comprend les sociétés Man Ferrostaal, Daimler, Deutz MTU et Rheinmettal. Ce protocole devra signer l'acte de naissance de la voiture algérienne. L'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) avait, pour sa part, déclaré par la voix de son président, qu'elle envisageait de soumettre aux pouvoirs publics une étude sur les perspectives d'implantation en Algérie d'une industrie de fabrication de véhicules touristiques. Selon Mohamed Bairi, cette étude, à laquelle sont également associés l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (UPIAM) ainsi que le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et dont le contenu a été aussi transmis aux maisons mères des différentes marques présentes sur le marché, s'est, notamment, penchée sur les différentes conditions nécessaires pour l'avènement d'une telle industrie en Algérie. Le président de l'AC2A a affirmé que le marché national d'automobile, qui représente un chiffre d'affaires annuel de près de 4 milliards de dollars, pourrait être réorienté vers la production locale à la faveur de plusieurs facteurs, particulièrement une demande soutenue par la croissance économique du pays et les besoins en parc roulant et matériels de travaux publics. Cette réorientation n'a pu, jusque-là, être réalisée «en raison, entre autres, de l'absence d'un tissu industriel de sous-traitance dans les domaines de la fabrication des différentes composantes et pièces de rechange», a estimé M. Bairi. «Dans certains pays voisins, ce sont ces activités opérées par des PME qui soutiennent l'industrie automobile locale», a-t-il fait valoir. Le développement de l'activité de sous-traitance automobile en Algérie permettra, en outre, de mettre en place un cycle formel de fabrication de pièces de rechange qui contribuera à limiter davantage la contrefaçon dans ce domaine, a-t-il ajouté. Pour le président de l'AC2A, les pouvoirs publics devraient soutenir cette industrie à travers un régime incitatif préférentiel pour les constructeurs qui veulent fabriquer en Algérie, suggérant, entre autres, de lever la taxe sur les véhicules neufs fabriqués localement, et de faciliter l'accès au foncier au profit de ces constructeurs. |
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