|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Quelle est la différence entre le Sahara Occidental, la
Palestine ou le Timor et le Cachemire ? Mis à part les nuances majeures, la
réponse est rien: il s'agit de problème de colonisations et de décolonisations.
Sauf pour la Palestine. Là on oublie commodément, comme l'a fait observer un
collègue, qu'il s'agit d'un pays colonisateur (Israël) qui mange la terre et
les hommes d'un pays colonisé (la Palestine). La question palestinienne est de
plus en plus rechargée de ce messianisme religieux qui agite les likoudistes,
les extrémistes israéliens et les islamistes palestiniens ou, plus largement,
ceux du monde arabe. La question palestinienne est de moins en moins une
«question laïque», mais un enjeu de prédominance confessionnelle et une cloche
pour ce fameux choc des civilisations. Et c'est cette pollution par les mythes
et les croyances qui en empêche la résolution et y bloque les paix.
Chez nous, cette pollution a des auteurs anonymes, qui puisent dans l'attentisme de la délivrance (constante du messianique agitant les sectes et les religions naissantes depuis l'aube de l'islam et la chasse des juifs par Byzance) et attendent que l'arbre dénonce le juif caché, la descente du Messie, Hajouj et Majouj et le reste. Ce messianisme ne dit rien sur ce qu'on fera de la Palestine délivrée après cette «victoire» forestière, ni comment y arriver, ni pourquoi. Cette pollution a aussi des auteurs officiels, comme Ben Laden, le grand électeur de Bush et du radicalisme anglo-saxon, ses évangélismes et ses sionismes, et Ahmadinejad, le Président mal élu de l'Iran qui bouge. Ce dernier, prompt à la maladresse, «charge» à chaque fois que c'est possible la question palestinienne de ses simplicités historiques et se fait le serf indirect des propagandes sionistes sur «l'antisémitisme naturel des musulmans». On se souvient du spectacle qu'il a offert à Vienne, si les souvenirs sont bons, sur son explication de l'holocauste juif, permettant de faire oublier, avec la grâce de l'aubaine, les crimes contre l'humanité commis à Gaza par l'armée israélienne. On se souviendra aussi de sa dernière sortie, celle d'hier, à l'université de Téhéran, pour les rassemblements pour la journée d'El-Qods. Là, et encore une fois sur le mode des naïveté politiciennes dont sont coutumiers les islamistes radicaux, il parlera de mythe, d'holocauste manipulé, d'affrontement du régime sioniste comme «un devoir national et religieux». Cela fera encore une fois oublier le rapport, très sévère, de l'ONU contre Israël et sa campagne «plomb durci» avec des centaines de morts à Gaza par des armes interdites et des méthode de génocides. De quelle nationalité est Ahmadinejad ? De celle de la bêtise et de la férocité. Car comme toujours chez nous, la cause palestinienne sert à oublier les fraudes électorales, le musellement des oppositions, les atteintes aux droits de l'homme, les viols dans les prisons et les marches interdites. Comme chez nous, le Faux Président iranien n'a pas trouvé mieux pour faire oublier «les marches vertes» chez lui que de parler de l'holocauste et d'El-Qods. Rien qui sert la Palestine, comme toujours. De quoi encore polluer le combat des Palestiniens et le but de leur indépendance. De quoi faire oublier que c'est un problème de décolonisation et pas le signe de la fin du monde, ni un devoir hygiénique pour les musulmans de tous bords. |
|