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Le nouveau grand campus universitaire,
érigé au nord du quartier Larbi Ben M'hidi (ex-Gambetta), portera le nom de
l'ex-ministre sous feu Houari Boumediène et qui fut secrétaire général de la
présidence de la République, le docteur Amir Benaïssa, c'est ce que vient de
nous informer M. Menad, SG du rectorat de l'université Djillali Liabès. Notons
que l'actuelle maison de la presse de SBA porte le nom du défunt militant de la
cause nationale, et ce modeste flash-back sur son itinéraire est un devoir de
mémoire, mais aussi une marque de respect. Le regretté docteur Amir a édité,
après l'indépendance, plusieurs revues, périodiques et ouvrages, dont sa thèse
de doctorat en médecine sous le titre «Le front de la santé» encore considérés
comme un précieux document politique et historique. Plusieurs fils et filles de
la région, auteurs de hauts faits d'armes, tels que les Boumelik, Tayebi, et
bien d'autres dont certains avaient influé sur le cours de l'histoire. Feu Amir
est né à Sidi Bel-Abbès le 8 octobre 1926. L'étudiant en médecine à la faculté
de Paris était responsable de la section universitaire du MTLD et membre du
«groupe des neutres» dès janvier 1954. Signalé comme membre du premier nouveau
de la fédération FLN de France, il fut arrêté le 6 novembre de la même année.
Il devint, par la suite, le représentant des étudiants algériens en Europe et à
la tête de l'association des étudiants nord-africains en France (AEMNAF).
Ce fut par la suite la création de l'UGEMA. Ses activités militantes se poursuivront après la libération du pays. Il occupa, successivement, plusieurs fonctions importantes au sein du jeune Etat algérien, tel que ministre, secrétaire de la présidence de la République, directeur central de la Santé militaire, président de la cour des comptes et bien d'autres postes élevés. L'année de la naissance a coïncidé avec celle de la création de l'Etoile nord-africaine, dont le leader Messali Hadj est largement évoqué dans l'ouvrage que le docteur Benaïssa Mohamed a consacré à l'étude de la santé. Le bachelier en mathématiques apprit de son père, qui était un militant discret et efficace, les plus grandes vertus que lui reconnurent aisément ses camarades du lycée Azza Abdelkader (ex-lycée Laperrine), dont Ali Aboura, A. Aïssaoui, Mustapha Allal, B. Bensafir, F. Chiali, Dj. Rahal et les autres. Ils étaient 10 «Arabes» sur les 775 lycéens de l'époque, cinq d'entre eux venaient de Mascara, 2 étaient de Tlemcen, 1 de Relizane et 2 de Sidi Bel-Abbès. Tous les 10 ont eu leur bac et réussi leurs études universitaires. Ce fils du célèbre quartier révolutionnaire de Graba, qui avait un sens très vif du patriotisme, n'avait pas manqué de faire partie des SMA, ni d'adhérer au cercle de la «Jeunesse littéraire musulmane», qui fut un tremplin pour une grande destinée. L'un des membres fondateurs de l'UGEMA que fut Amir abandonna ses études en cardiologie, lors de la grève des étudiants algériens déclenchée le 19 mai 1956, et rejoignit l'armée de libération nationale, à l'instar d'autres médecins comme Ali Aït Idir, Y. Damerdji, Y. Farès, A. Bedjaoui, R. Belhocine, A. Belkharroubi, Benosmane, L. Hassani, L. Mecheri, M. Nekkache, les Haddam et la liste est bien trop longue de tous ces intellectuels, médecins, pharmaciens ou chirurgiens-dentistes qui ont abandonné leurs situations bien confortables pour aller braver les risques de croupir dans une geôle, subir les atrocités de l'ennemi ou perdre la vie. Tels les Benseghir (Lakhdar) de l'ex-Descartes, aujourd'hui Benbadis, qui fut guillotiné dans la DOP (bd Zabana, SBA) en face du secteur militaire, à ce dernier l'on ajoutera d'autres figures militantes qui connurent des destinées diverses pour leur amour à la patrie tels que les M. Benzerdjeb et Farès, Bakir, Gadi, Issad, Benbadis, Tedjini, Oujai et autres Rahal, Nadir et Aït Idir. Ni les familles ni les biens du défunt n'avaient été épargnés pendant qu'il était en exil. Les plastiquages ont visé leurs maisons, leurs pharmacies et d'autres commerces. Cela ne pouvait en rien altérer la résistance de Sidi Bel-Abbès qui décuplait ses actions par les hommes et les femmes du Fida pour répondre à la violence de l'armée colonialiste. La mère du médecin de l'ALN prit courageusement soin de ses 10 petits-enfants pendant une période très difficile. Beaucoup d'hommes et de femmes de Sidi Bel-Abbès et de sa région, à l'image du docteur Amir, ont par leur sacrifice, participé à la réalisation du miracle, indique-t-on. Leurs progénitures prirent le relais en servant honnêtement et consciencieusement l'Algérie indépendante. |
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