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Le 13 septembre, la cérémonie pour marquer
la rentrée solennelle, s'est effectuée cette année, à Belââs, une commune
située dans le sud-ouest de la wilaya, dans la daïra de Bathia, à 70 km de Aïn
Defla, une commune frontalière avec la wilaya de Chlef. Pour la circonstance,
la délégation officielle présidée par le wali, accompagné des autorités civiles
et militaires, a procédé a l'inauguration d'un CEM. Inutile de dire combien les
habitants de cette petite localité, qui souffrent d'isolement, de pauvreté, ont
accueilli avec un grande joie l'ouverture de cette structure éducative qui
manquait tant. Et pour cause, tous les enfants du cycle moyen fréquentaient les
établissements d'El-Attaf, à 30 km, pour les garçons en internat, et à Rouina
pour les filles après un trajet de 55 km, en internat aussi. Le transport
s'effectuait à bord de camionnettes louées par les parents, avec tout ce que
cela coûte. Donc, ce CEM de 12 classes va répondre à une longue attente. On
signalera au passage que les travaux pour la réalisation de cette structure
éducative on été lancés, selon le tableau synopsis affiché, le 19 septembre
2007, donc 2 années plutôt, alors qu'il devait être réalisé en 12 mois soit 8
mois de retard. A signaler aussi que cet établissement est loin d'être
entièrement achevé, puisque les structures annexes ne sont pas terminées voire
non encore lancées à ce jour tels les logements d'astreinte et la cantine. Ce
retard n'a pas manqué de soulever l'ire du directeur de l'Exécutif, qui a donné
les instructions pour que l'entreprise à qui a été confiée la réalisation soit
mise «au pas immédiatement». Les habitants nous ont confié lors de cette visite
«c'est très beau pour Belaas, pour nous et pour nos enfants... mais ce n'est
qu'une goutte d'eau par rapport à toutes les attentes de la population». Et à propos
d'eau, déjà le CEM en question, nous confie-t-on, ne disposera pas d'eau
courante dans l'immédiat puisqu'il sera alimenté par camions-citernes. A l'APC,
un élu confirme le manque crucial d'eau potable. «On s'approvisionne à Aïn
Theniet Errih, une source située à 2,5 km d'ici et à Aïn El-Habia. Nous avions
obtenu une enveloppe pour construire un réservoir de 200 m3, le projet a été
arrêté pour un autre au même endroit, celui d'un réservoir de 500 m3 pour
alimenter aussi les communes d'El-Hassania et Bathia, les 2 communes voisines,
qui souffrent aussi d'un grand manque d'eau potable». Avec une pointe de
désolation l'élu nous confie «depuis, rien n'a été fait... on attend le bon
vouloir du secteur de l'Hydraulique qui attend la réponse du ministère de tutelle».
En attendant, selon les disponibilités, dans le meilleur des cas les robinets coulent 1/2 heure 1 fois tous les 2 jours, nous a-t-on déclaré. Pour ce qui est de la couverture sanitaire, toujours selon ces sources, la situation n'est guère plus reluisante et pou cause, la commune ne dispose que d'une salle de soins, un médecin et un infirmier. «Si il y a une urgence de nuit le patient peut se préparer à mourir car, il n'est pas question pour tous de s'aventurer à prendre la route de nuit vers l'Hôpital de Sidi Bou Abida d'El-Attaf... il faut donc prier et attendre le matin». On ajoute que Bathia (chef-lieu de daïra) et El-Hassania sont logées à la même enseigne. S'agissant des structures socio-éducatives, Belaas dispose d'une Maison de jeune inaugurée depuis 8 ans mais seul le logement est occupé, le reste est fermé. La commune dispose aussi d'une bibliothèque achevée depuis un an mais qui, à ce jour, n'a reçu aucun équipement, aucun matériel culturel. Pour ce qui est de la poste, selon un membre de l'APC, un agent des PTT se déplace une fois par mois pour payer les indemnités à ceux qui émargent au filet social. En dehors de cette opération, les habitants doivent effectuer le déplacement en direction d'El-Attaf, ou Rouina 30 km ou 55 km. Pour cela, il faut se réveiller de bonne heure car, les transporteurs n'effectuent qu'une seule rotation. Aucune navette après 11 h. La commune dispose de 4 minibus pour le transport scolaire vers El-Attaf et Rouina. «Assurer leur transport en début et fin de semaine n'est pas une chose aisée», ajoute l'élu... mais on fait avec. Maintenant, avec le CEM, nous n'aurons à transporter que les lycéens''. Belaas donne l'impression d'être le village du bout du monde. |
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