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Depuis quelques jours, il ne se trouve pas une personne
rencontrée qui ne fredonne pas le refrain de la chanson «ala zarga rani
en'sal».
Bekri la zarga c'était le nom qu'on donnait au billet de 100 dinars quand l'éfigie de l'Emir Abdelkader y avait sa place. Ceux qui tentaient d'en gagner frauduleusement se retrouver dans la «zarga». C'était le surnom dont on affublait le panier à salade ; le fourgon de police bleu du amn ouatani qui est redevenu chorta. Et puis, il y a eu cette zarga. La belle zarga, cette brune qui a fait chanter tous les poètes en mal de «rym» . Cette zarga «la bleue» belle comme la couleur du ciel sans nuages, du bleuet, du saphir. Mais la zarga à moi, c'est cette tablia, ce tablier bleu qu'on a exigé aux garçons pour la rentrée scolaire. Ce tablier qui a obligé pas mal d'enfants à rester chez eux. Où des élèves à qui on a refusé l'accès en classe sans cette fameuse tablia zarga. Mais le problème n'est pas aussi simple. Car il fallait aussi un bleu clair. Chose qui ne veut rien dire. «Claire» ce n'est pas très clair. Car le bleu couvre une variété de teinte qui va du cyan à la turquoise, jusqu'à l'outremer et le bleu marine. Parmi les onze champs chromatiques, c'est le bleu qui a inspiré le plus les grands peintres. Bleu acier, aigue-marine, bleu ardoise, azur, azuré, azurin, bleu barbeau, bleu de Berlin, bleuâtre, bleu bleuet, bleui, bleuté, cæruleum, bleu canard, bleu céleste, cérulé, céruléen, céruleum, bleu charrette, bleu charron, bleu ciel, bleu cobalt, cyan, bleu dragée, bleu électrique, bleu France, bleu givré, bleu guède, bleu Klein, lapis-lazuli, lapis, lavande, livide, bleu Majorelle, marine, bleu des mers du sud, bleu nuit, bleu outremer, bleu paon, pastel, pers, bleu pétrole, plombé, bleu de Prusse, bleu roi, bleu roy, safre, saphir, sarcelle, bleu turquin, turquoise. Voilà pour les bleus qui n'ont pas de notions de couleurs. Pour l'instant, ce sont les parents qui en voient de toutes les couleurs et qui commencent à avoir des bleus aux pieds à force de faire les boutiques à la recherche d'une tablia zarga dans cette quotidienneté qui, déjà, n'est pas très rose. |
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