
La direction de la Pêche et des Ressources halieutiques de la wilaya
d'Oran vient d'ester en justice neuf pêcheurs pour non-respect du règlement
régissant l'activité, apprend-on de source judiciaire. En clair, il est
reproché à ces personnes d'avoir exercé la pêche dans la zone côtière
interdite, c'est-à-dire à moins de 3 milles marins de la côte, de n'avoir pas
observé la période du repos biologique et d'avoir fait des prises de poisson
non conforme à la taille marchande, précise-t-on de même source. Cette action
en justice fait suite à la saisie, il y a quelques jours, d'une quantité de 350
caisses de sardines de taille en deçà du calibre destiné à la commercialisation
pour la consommation. Le gros de cette saisie avait été opéré au niveau de la
corniche, rappelle-t-on. Les investigations, menées dans la discrétion,
permettront aux services compétents de localiser «la source» : les abris de
pêche de Cap Falcon et de Cap Blanc, notamment. Un coup de filet sera par la
suite effectué et, avec l'aide des garde-côtes, les mis en cause seront pris en
flagrant délit, selon la même source. Outre les peines principales pouvant
aller jusqu'à la prison, comme stipulé par la loi, les contrevenants encourent
également des sanctions subsidiaires, à savoir la saisie de leur matériel et le
retrait de l'autorisation de pêche ainsi que des amendes entre 50 et 100
millions de centimes. Selon le directeur de la Pêche et des Ressources
halieutiques de la wilaya d'Oran, «de telles prises en plein période de repos
biologique ont un impact sur la régénération des ressources de la mer et la
reproduction des espèces de poisson et de fruits de mer». D'ailleurs, l'année
dernière, la direction de la Pêche de la wilaya avait enregistré un recul de
plusieurs dizaines de milliers de tonnes, toutes espèces confondues, mais
particulièrement le poisson bleu, dans la production annuelle de la wilaya. Un
déficit incombant, en partie, à la pénurie des ressources, elle-même due à la
surexploitation et le non-respect des cycles de reproduction, et qui s'est
répercuté par une rareté du poisson sur les étals et une envolée sans précédent
des prix.