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Les cours de l'or noir prenaient quelques couleurs jeudi et vendredi, au
lendemain de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole
(OPEP) de maintenir inchangé le plafond de production de l'organisation.
L'OPEP, réunie dans la nuit de mercredi à jeudi dans la capitale autrichienne,
avait décidé de ne pas changer ses quotas de production pour maintenir une
stabilité toujours difficile à avoir le marché pétrolier. «C'est un maintien
des quotas de production», avait déclaré à l'issue de la réunion ministérielle
le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Depuis la chute
des cours durant l'été 2008, l'OPEP avait décidé de ne plus mettre sur le
marché de pétrole tant que la demande n'est pas expressément importante.
Les pays OPEP, qui fournissent 40 Pc du brut dans le monde, avaient décidé donc à Vienne de maintenir la ligne dure de ne plus produire de brut, ni le mettre sur le marché tant que les quantités actuellement mises sur le marché suffisent à répondre à une demande qui repart lentement, inhibée par la crise économique mondiale. L'OPEP s'est, en outre, fixée l'objectif de ramener sa production à 24,84 millions de barils par jour (mbj) pour les 11 pays membres, l'Irak étant dispensé du système des quotas. «Etant donné que le marché est toujours suralimenté et qu'il existe un risque de rechute compte tenu de l'extrême fragilité de la reprise, la conférence a une nouvelle fois décidé de maintenir ses niveaux actuels de production», précise l'organisation dans son communiqué final. Selon le président de l'OPEP, le ministre angolais du Pétrole, José Maria Botelho de Vasconcelos, «les jours les plus sombres de la tourmente financière et de la récession économique sont derrière nous». Pour la majorité des pays membres de l'organisation, il n'est pas question de modifier les données actuelles du marché, stable depuis la dernière réunion qui avait confirmé la volonté des pays membres de respecter leurs quotas de production. L'OPEP a ainsi voulu manifester son souci de ne pas faire augmenter davantage les cours du brut, une décision qui devrait être perçue comme un geste positif par les principaux consommateurs à moins de deux semaines du Sommet du G20 de Pittsburgh, qui va se pencher sur l'état de santé de l'économie mondiale. Selon le ministre qatari du Pétrole, Abdallah Al-Attyah, ?'des prix entre 70 et 80 dollars sont bons pour tout le monde. A partir de 80 dollars, ils nuisent à l'économie, alors que le ministre émirati du Pétrole, Mohammed El-Hameli, estime de son côté que «nous sommes à l'aise avec le marché». Les prix se sont maintenus ces dernières semaines autour des 70 dollars/baril, proches du niveau de référence de 75 dollars voulu par l'OPEP. Mais, la reprise des cours et la stabilité du marché pétrolier dépend en grande partie du respect des quotas de production des pays membres de l'OPEP. Cet aspect a été également discuté et réaffirmé lors de la réunion de Vienne, un comportement qui devrait aboutir à un rapide retrait des surplus de brut (environ 1,2 mbj) mis sur le marché. Au mois de décembre dernier à Oran (Algérie), l'organisation avait décidé de porter le retrait cumulé de brut du marché à 4,2 millions de barils/jour. Une décision qui avait permis au baril de l'or noir de repartir doucement à la hausse sur les marchés londoniens et new-yorkais. La décision de maintien du plafond de production de l'OPEP a été suivie jeudi par une légère hausse des cours sur les marchés de Londres et de New-York, dopés également par une révision à la hausse de la demande mondiale de brut pour 2010 et la baisse des stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 17 cents par rapport à la clôture de mercredi à 70 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). L'Agence internationale de l'énergie (AIE) table désormais sur une contraction de la consommation du pétrole de -2,2 % par rapport à l'an dernier contre -2,7 % dans son dernier rapport mensuel, et s'attend à ce que la demande atteigne 84,4 millions de barils par jour (mbj) cette année, soit 500.000 b/j de plus que dans son rapport du mois dernier et de 85,7 mbj pour 2010. En outre, les stocks américains de brut ont reculé de 5,9 millions de barils la semaine dernière pour revenir à 337,5 millions de barils alors que le marché attendait une baisse de 1,5 million de barils. Les réserves d'essence ont parallèlement augmenté de 2,1 millions de barils à 207,2 millions, alors que le marché prévoyait une baisse de 1,3 million. A la clôture, le contrat octobre sur le brut léger américain gagnait 63 cents, soit 0,88 %, à 71,94 dollars le baril, après avoir évolué entre 70,86 et 72,44 dollars. Suffisant pour permettre une hausse de nouveau constante et régulière des cours du brut, avec également la perspective d'une reprise plus rapide que prévu de la croissance économique mondiale. |
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