Compte tenu de la topographie particulière de la ville du rocher, qui
rend difficile la circulation des bus, le transport par taxi prend une part
prépondérante dans les déplacements des citoyens. Malheureusement, ce qui pose
manifestement problème est que ces derniers sont souvent confrontés aux
exigences, voire aux caprices de plusieurs taxieurs qui, faisant fi de toute
règle en la matière, adoptent des comportements qui dépassent souvent le seuil
du tolérable. D'abord, le tarif de la course est fixé par décision du taxieur
en dépit de toute logique et souvent la même course au centre-ville à partir
d'un quartier périphérique revient au client à 80, 100 ou même 150 dinars,
selon le taxi qu'il trouve. Cette disparité dans les tarifs provoque souvent
des altercations violentes avec les passagers dont quelques-uns ont même menacé
de porter le différend devant la police. D'autre part, les compteurs dont sont
équipés certains véhicules récents ne sont jamais en service malgré que les
appareils soient en état de marche. Questionnés, les services de la direction
des transports déclarent que le système pose des problèmes plus qu'il n'en
résout. En effet, à cause toujours des caractéristiques propres à la ville de
Benbadis, connue pour avoir des rues étroites et qui sont constamment
embouteillées par le nombre pléthorique de véhicules y circulant, le système du
compteur pénalise fortement la clientèle à la petite bourse laquelle devra
payer trop chère la course. A contrario, une circulation fluide, donc rapide,
n'arrangerait pas les affaires du taxieur qui tirera moins de dividendes de la
course. Voilà qui explique le statu quo et les compteurs à l'arrêt, ceci dans
l'attente d'une problématique autre solution.
Le responsable du secteur au sein
de l'UGCAA, également interrogé sur le sujet, donne la même réponse en ce qui
concerne les taximètres. Par contre, dit-il, le problème de la tarification
n'est pas aisé, malgré les multiples tentatives d'organisation par les pouvoirs
publics de ce secteur, elles ont toutes échoué. Même la prolifération des taxis
clandestins n'a pu dissuader certains taxieurs à demander des tarifs
raisonnables. Dans tous les cas, a estimé M. Ghezghouz, une course par taxi
vers le centre-ville et à partir de n'importe quel point du périmètre urbain de
la ville, ne peut dépasser 100 dinars. A charge pour les clients d'obliger les
taxieurs à respecter les tarifs ou à défaut de s'adresser à qui de droit.