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Les activités du bureau et du président gelées: Crise à la fondation Ibn Badis

par A. Zerzouri



Rien ne va plus à la fondation cheikh Abdelhamid Ibn Badis. La réunion des membres du conseil national, qui s'est tenue hier à Constantine, à la suite des soubresauts qui ont sérieusement ébranlé les édifices du bureau de la fondation, provoquant la paralysie de ses activités depuis une longue durée, a débouché sur le gel des activités du président de la fondation, en l'occurrence le docteur Boukhelkhel Abdellah (recteur de l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader), ainsi que tous les membres de son bureau.

 Et pour tenter de contenir cette crise, il a été procédé immédiatement à l'installation d'une commission composée de 4 membres et présidée par Abdelhak Ibn Badis, frère du vénérable cheikh, qui devrait se charger dès aujourd'hui de la préparation de la prochaine assemblée élective, dont la tenue est prévue «le plus tôt possible», selon les recommandations du conseil national, afin de désigner une nouvelle équipe à la tête de la fondation et assurer la pérennité de ses actions culturelles et historiques.

 Les profondes frictions qui marquaient ces derniers temps les relations entre les membres, précisément 3 membres de la fondation, ont fini par avoir raison de la cohésion du groupe, qui enregistre là, près d'une dizaine d'années après sa création, sa première fissure lézardant sa façade. Le désormais ex-président de la fondation nous confiera que «le bureau qu'il préside vit une situation de blocage depuis presque une année, à cause d'une «fitna» dévastatrice sur le plan des relations humaines et de différends nés à partir de visions non concordantes entre 3 membres du bureau et le président, notamment à propos des prérogatives qui incombent aux uns et aux autres, chose qui a conduit à l'option d'un changement en profondeur, afin de permettre le bon fonctionnement de la fondation».

 Au départ, il y avait cette proposition d'éloigner les 3 membres qui sont en désaccord avec le président de la fondation et les remplacer par d'autres membres de l'assemblée, mais la décision de geler les activités de tous les membres du bureau, ainsi que celles du président, a pris le dessus dans le débat assez chaud pour être retenue au bout de la concertation. «C'est une bonne chose, estime le docteur A. Boukhelkhel, car de cette façon on pourra redonner un nouveau souffle à la fondation.» Pour rappel, la fondation cheikh Abdelhamid Ibn Badis a été créée en 2000 sur des orientations du président Bouteflika lors de son déplacement à Constantine à l'occasion de la célébration de la journée du 16 Avril (Youm El Ilm), coïncidant avec l'anniversaire de la mort du cheikh Abdelhamid Ibn Badis.