L'opération de transplantation des arbres se trouvant sur le tracé du
futur tramway d'Oran se poursuit. Au total, 1.159 arbres sur le tracé du
tramway ont été recensés par la commission de wilaya chargée d'évaluer et de
suivre cette opération, apprend-on du Conservateur des forêts de la wilaya,
membre de cette commission installée par le wali. La commission, composée du
directeur des Transports, le conservateur, l'entreprise Tramnour et les maires
des communes du groupement d'Oran (Oran, Es-Sénia et Bir El-Djir) a pour
mission d'évaluer, de quantifier le nombre des arbres et des espèces concernées
par cette opération et désigner les arbres qui vont être transplantés, ceux qui
seront préservés et ceux qui vont être enlevés. «Trois espèces, à savoir le
ficus, le palmier et le platane totalisant 1.159 arbres ont été dénombrés sur
le tracé du tramway, dont 70 %, soit quelque 800 arbres seront transplantés, 24
%, soit environ 300 sujets, vont être préservés parce qu'ils ne gênent pas les
travaux et le tracé, le reste est irrécupérable et va être carrément enlevé.
Ces arbres, arrachés de leurs socles pour cause d'utilité publique liée à la
réalisation du tracé du futur tramway d'Oran, seront transplantés dans
différents sites. Concernant les arbres à transplanter, les autorisations sont
notifiées par la Conservation des forêts et les sites des transplantations sont
désignés par les responsables des communes concernées. Au niveau de la commune
d'Oran, l'opération a été lancée le 17 août dernier. Un premier sujet, un ficus
vieux de quelque 60 années, a été mis en terre ce jour là au cimetière de Aïn
El-Beïda, réalisé en 1956, et qui accueillera à la faveur de cette action
écologique plus de 400 autres sujets de différentes essences pour servir
d'arbres d'alignement le long des allées délimitant les carrés abritant les
tombes. Le reste des arbres ayant fait l'objet de cette opération seront
systématiquement transplantés le jour même de leur enlèvement, dans différents
sites et espaces publics des commune d'Es-Sénia et de Bir El-Djir, notamment au
niveau du nouveau pôle universitaire. L'opération est chapeautée par une
entreprise algéro-espagnole «Desert-Vert» installée par l'entreprise chargée de
la réalisation du tramway d'Oran «Tramnour». Actuellement, «Désert-Vert» opère
au niveau du tronçon reliant le rond-point de Dar El-Beïda au rond-point de la
cité Djamel.
Cependant, nombre d'Oranais et
autres défenseurs de la nature estiment que c'est là une véritable catastrophe
écologique. Un avis qui n'est pas partagé par le Conservateur des forêts,
puisque, a-t-il soutenu, la majorité des arbres vont être récupérés et auront
une deuxième vie. «Il faut faire un choix, soit on garde les arbres et on
annule le tramway, soit on enlève les arbres et on les transplante dans
d'autres sites et permettre ainsi à ce mode important de transport de voir le
jour. Interrogé sur les chances de réussite de cette opération et si les arbres
vont reprendre vie, le Conservateur des forêts a affirmé que dans ce genre de
replantation le taux de réussite est très appréciable et peut atteindre les 95
%.