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Au moment où les puissants de ce monde « supplient » Israël pour arrêter le processus de colonisation des terres palestiniennes et notamment l'implantation de 750 logements dans El-Qods Est, Sarkozy vient de nommer à un haut poste Valérie Hoffenberg. Ancienne femme d'affaires, aujourd'hui directrice du bureau français du tristement célèbre Congrès juif américain, elle vient d'être désignée en qualité de « représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient ». Une réponse politique qui imprime au nom de tous les Français le soutien à l'impunité d'Israël et la compassion à l'oeuvre destructrice de la paix dans toute une région. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'organisation de la marseillaise Mme Hoffenberg (les noms marseillais ont bien changé depuis Fernandel) soutient l'implantation des colonies juives, en leur assurant les financements nécessaires collectés auprès de ses adhérants et sympathisants. Décidément, la France a bien changé depuis son défunt général et la politique étrangère n'obéit plus aux seuls intérêts stratégiques, mais de plus en plus à des rapports affectifs des dirigeants français envers Israël. Malgré la levée de bouclier d'intellectuels qui obéissent à des positions de principe. En septembre 2008 déjà, lors de la remise des insignes de Chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur à la directrice de l'AJC-France, le Président français qualifiait cette organisation comme « la plus efficace, la plus influente et la plus respectée des organisations juives américaines ». Ainsi, agit donc la France sarkozienne face à une situation génocidaire. C'est tout simplement parce que Sarkozy a besoin, et un besoin pressant, du réseau de cette association qui se dit « non gouvernementale et apolitique, qui a pour objectifs la défense des droits de l'Homme, des valeurs démocratiques, du pluralisme, la lutte contre l'antisémitisme et toutes les formes de racisme ». C'est cette même association « apolitique » qui soutient le projet avorté de l'Union pour la Méditerranée, à laquelle la rive sud arabe avait souscrit sans conditions jusqu'à revoir ses positions après le massacre des Ghazaouis. C'est aussi cette même association qui organise des voyages pour des hommes politiques français en Israël, pour les convaincre de la nécessité de leur contribution au processus d'une paix écrite et validée par les tablettes des Nations unies, mais toujours repoussées selon le gouvernement du jour. En décembre 2008, à quelques jours de l'attaque de Ghaza, la séduisante Valérie Hoffenberg (elle l'est effectivement) invite des « leaders » de la communauté musulmane de France et issus de l'immigration en Israël et en Palestine. Beau travail encouragé par des fonds en provenance des caisses politiques publiques et privées, pour donner à sa consistance ethnique une voie de sortie vers l'Europe. En fait, elle obéit à une logique de soutien à ses frères de religion sous le couvert d'une démocratie à deux vitesses et, à la limite, on ne peut que la féliciter pour son travail. Les musulmanes de France et leurs organisations nombreuses ne font pas autant pour la Palestine. Les musulmans de France, coincés entre une salle de prière et un ritualisme stérile, n'ont qu'à suivre l'exemple. Ni l'argent ne manque ni le nombre d'adhérents potentiels. D'ailleurs, il n'y a qu'à consulter la liste des signataires de l'appel à un Tribunal Russell sur la Palestine, pour se convaincre que le nombre des « dignitaires » musulmans de France se compte sur les doigts d'un manchot. Et c'est l'association France-Palestine qui propose l'instauration d'un tel tribunal avec le concours d'éminentes personnalités dont des juifs antisionistes. C'est cette même association qui dénonce la nomination de Mme Hoffenberg par le Président français, en s'étonnant de cette « curieuse ambition pour la France que d'associer la représentante en France d'une organisation américaine aux discussions avec nos partenaires, en particulier les Etats-Unis et l'Union européenne ». Un Tribunal Russel pour juger les crimes coloniaux de la France voilà une idée pour les offusqués par la loi sur la colonisation positive s'il en reste encore. Ah oui, les pays arabes ! Rien ou presque. Sauf peut-être l'événement le plus important depuis la création de la Ligue arabe : l'approbation d'un Parlement de l'Enfant arabe. Une mode qui peut rapporter gros dans une région sereinement silencieuse plongée dans son jeûne pour se rapprocher d'une foi douteuse plantée là où il ne fait pas bon toucher. Au moins les enfants savent faire du bruit et déranger les conventions qui tuent par leur laxisme. Plus tard, peut-être, lorsqu'ils s'apercevront que les mêmes régimes arabes se perpétuent, ils auront au moins l'ambition et la compétence pour les changer. Peut-être. |
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