Les marchands de fruits et légumes,
locataires de l'unique marché couvert du chef-lieu de wilaya, ne sont pas au
bout de leurs peines. Voilà plus de deux mois que les travaux de réhabilitation
des 30 stands les ont contraints à occuper l'unique place, et ceci dans un
désordre indescriptible, provoquant ainsi des bouchons au niveau de l'unique
aire de stationnement et donnant ainsi du fil à retordre aux agents chargés de
la voie publique. Une enveloppe financière d'un montant de 8 millions de DA
vient d'être débloquée pour la remise en état du marché qui date depuis le
début de l'année 1970, suivie d'une seconde de l'ordre de 5 (cinq) millions de
DA au profit du marché du chef-lieu de la daïra de Bougtoub. Les étals des
marchands sont exposés à même le sol, et il leur faut jouer des coudes pour
arracher la moindre parcelle. Pour d'autres, ils ont choisi d'élire domicile à
plusieurs centaines de mètres en attendant des jours meilleurs. Un seul marché ne
peut en aucun cas répondre aux besoins des ménagères d'une ville en pleine
expansion. Selon la directrice de la Concurrence et des Prix de la wilaya,
l'APC avait formulé, du bouts des lèvres, la promesse de céder deux terrains
pour la construction de deux autres marchés couverts dans des quartiers
populeux. Peine perdue, l'APC a fait plusieurs pas en arrière, arguant du fait
qu'aucun terrain, pouvant servir d'assiette à ces deux futurs projets, n'est
disponible pour l'heure, pas même de la taille d'un mouchoir. Et pour cause,
selon nos sources, la défunte agence foncière communale a dilapidé au cours de
ces deux dernières décennies tout le patrimoine foncier communal ou domanial.
Un problème qui demeure, pour l'heure, insoluble. Dépoussiérer ce dossier quelque
peu épineux dérange les élus locaux mais ne les inquiète sûrement pas. Des
coopératives immobilières, telle celle créée par l'U.W de l'UGTA, s'est
accaparée du lotissement de Sid Hadj Bahous au profit exclusif de ses
adhérents. Des terrains qui ont pris une autre destination, des pseudo
investisseurs ont fait main basse sur tous les espaces libres de la ville et la
wilaya peine à trouver un terrain pour les équipements sociaux-éducatifs,
établissements scolaires en particulier. Le foncier urbain, qu'il soit
propriété de la collectivité locale ou relevant du domaine public de l'Etat est
devenu un vrai casse-tête pour le premier responsable de la wilaya, et personne
ne peut résoudre cette équation à plusieurs inconnues. Les dernières parcelles
de terrain ont été prises d'assaut par les associations à caractère religieux
et ont été cédées gracieusement par l'APC pour servir de lieux de culte. Un
problème qui se pose avec acuité à l'heure actuelle lorsqu'on sait que les
habitants des 26 quartiers que compte la ville d'El-Bayadh s'approvisionnent
auprès de l'unique marché couvert de la taille d'un stade de handball. La
gestion du foncier urbain n'est certes pas une mince affaire qu'il faut prendre
à la légère, car elle doit tenir compte d'un certains nombre de paramètres liés
à la réalisation des nouvelles cités, tout en respectant un plan d'urbanisme
draconien.
L'APC se trouve actuellement les pieds et les poings liés face à
une situation qu'elle n'arrive pas à cerner. Tous les élus communaux le
reconnaissent et à l'unanimité. Aucun espace ou terrain susceptible de servir
d'assiette aux équipements collectifs n'est disponible et encore moins en vue.
Les deux centres commerciaux l'ex-souk el fellah et la Cotitex, dont les portes
sont cadenassées depuis des lustres, sont envahis par les toiles d'araignées
et, pourtant, compte tenu de leur position au centre-ville, peuvent être
reconvertis en marchés couverts. En attendant que l'APC d'El-Bayadh puisse
débusquer une quelconque parcelle de terrain libre, beaucoup d'eau aura coulé
sous les portes.