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Aïn Témouchent est une wilaya agricole par
excellence ayant plus de 200.000 hectares de SAU, mais elle est quasiment
dépendante des autres régions en matière de fruits et légumes. Quel paradoxe !
Les mandataires s'approvisionnent des régions de Mostaganem et de Tlemcen et du marché de gros d'Oran. Beaucoup de maraîchers de la région de Oulhaça, notamment ceux situés dans la zone tampon, sont traditionnellement rattachés à Tlemcen. Ces derniers ont émis, en 2006, la proposition de construire un marché de gros dans la région de Oulhaça, une suggestion élevée à l'autorité du commerce de l'époque mais non prise en compte pour moult raisons d'ordre réglementaire, d'une part, et le fait que le marché de gros devait être implanté au chef-lieu de wilaya. Même la commission chargée de l'agriculture de l'APW avait abordé cette question et n'a pas pu la concrétiser pour les mêmes motifs. Dans les années 80, Aïn El-Arbaâ était réputée à vocation maraîchère et s'est spécialisée dans la pratique de la tomate industrielle à l'irrigué. Les agriculteurs avaient signé des contrats avec la coopérative Coopsem de Sidi Bel-Abbès et toute la récolte était vendue à celle-ci, selon un cahier des charges définissant un certain nombre de clauses arrangeant les deux parties, surtout celles relatives aux semences, aux engrais, au transport et à l'écoulement du produit. D'autres fellahs se sont spécialisés dans la production de la pomme de terre et c'était la même coopérative qui s'y est intéressée. Mais après la dissolution des coopératives agricoles de service, tout est tombé à l'eau, et beaucoup de maraîchers des mêmes zones se sont reconvertis et pratiquent des spéculations sortant du cadre traditionnel. Par le biais de leur association, les maraîchers avaient en 2006 émis la proposition de vouloir revenir à la pratique de la pomme de terre et de la tomate industrielle pour peu que ces deux spéculations soient subventionnées comme dans les autres régions classées. Mais, à cette époque, la wilaya d'Aïn Témouchent était plutôt orientée vers le vignoble l'année où les méventes de raisin ont atteint un pic inattendu et où les fellahs ont décidé de procéder à l'arrachage sans attendre des directives de l'autorité agricole. Beaucoup d'entre eux sont revenus à la monoculture céréalière alors qu'ils avaient bénéficié du programme PNDA et du fonds FNRDA dans le domaine de fonçage de puits et d'équipements d'irrigation goutte-à-goutte et des motopompes immergées. Dans cet imbroglio généré par des instabilités de programmes et de stratégies, le fellah livré à lui-même ne peut que bouder tout l'environnement. |
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