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La forte baisse
des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, qui ont subi un impact de la
crise financière internationale, ont eu des conséquences terribles sur
l'Algérie.
Le pays a vu ses exportations, lors des sept premiers mois de 2009, chuter de 47 % par rapport à la même période de 2008, alors que les importations, qui ont explosé depuis 2006, se maintiennent à un niveau élevé. Les chiffres communiqués par le Centre national de l'informatique et des statistiques dépendant des Douanes algériennes (CNIS), cité par l'APS, sonnent le glas pour l'économie algérienne : la valeur de la recette des exportations de l'Algérie ont atteint 24,695 milliards de dollars (MDS) durant les sept premiers de l'année 2009, contre 47,369 MDS de dollars durant la même période de l'année 2008, soit une baisse de 47,87 %. Cette baisse inquiétante des recettes pétrolières trouve son origine dans la dégringolade des prix du pétrole. Culminant à 110 dollars au cours de la même période de 2008, le baril de pétrole est cédé entre 50 et 70 dollars le baril au cours du premier semestre 2009. Les importations algériennes ont encore progressé, totalisant une facture de l'ordre de 23,246 MDS de dollars contre 22,516 MDS de dollars réalisés durant la même période 2008, soit un bond de 3,24 %, selon la même source. La baisse de la demande mondiale de pétrole a fait fondre l'excédent commercial de l'Algérie pendant les sept premiers mois de l'année en cours. Ainsi, la balance commerciale s'est traduite par un excèdent de 1,449 MDS de dollars contre 24,853 MDS de dollars durant la même période de 2008. Le taux de couverture des importations par les exportations durant les sept premiers mois de l'année en cours a atteint 106 % contre 210 % pour la même période 2008. Seule bonne nouvelle : la facture alimentaire a baissé d'un milliard de dollars durant les 7 premiers mois de l'année 2009 en s'établissant à 3,714 milliards de dollars contre 4,715 milliards de dollars sur la même période de l'année 2008. Les factures des produits relevant du secteur ?'énergie lubrifiants'' et ?'produits bruts'' ont également enregistré un repli respectivement de -24,23% et -16,02 %. Concernant la structure des exportations, les hydrocarbures continuent à en représenter un taux de 97,06 % du volume global, soit 23,97 MDS de dollars, en recul de 47,97 % par rapport à la même période de 2008. Les exportations hors hydrocarbures demeurent marginales avec un montant de 725 millions de dollars, soit 2,94 % des exportations globales. Les principaux produits hors hydrocarbures exportés sont constitués essentiellement du groupe «demi-produits» qui représente une part de 1,87 % du volume global, soit 461 millions de dollars. Le groupe «produits bruts» vient en seconde position avec une part de 0,55 % (137 millions de dollars), suivi des biens alimentaires avec 0,30 % (75 millions de dollars), des biens d'équipements industriels avec 0,11 % (27 millions de dollars) et des biens de consommation non alimentaires avec 0,1 % (25 millions de dollars). Au chapitre des importations, le secteur des biens d'équipements industriels occupe le premier rang avec une part de 37,96% du volume global (8,825 MDS de dollars), suivi du groupe demi-produits avec 25,67 % (5,967 MDS de dollars), des biens alimentaires avec 15,98 % (3,714 MDS de dollars), des biens de consommation avec 15,74 % (3,658 MDS de dollars), des produits bruts avec 3 % (697 millions de dollars), des produits énergétiques et lubrifiants avec 1,17 % (272 millions de dollars) et des biens d'équipements agricoles avec 0,49 % (113 millions de dollars). Durant le mois de juillet 2009, l'Algérie a enregistré un volume global des importations de 3,03 MDS de dollars contre 3,577 MDS de dollars en juillet 2008, soit une diminution de 15,21%. Quant aux exportations, elles se sont chiffrées à 3,98 MDS de dollars contre 8,673 MDS de dollars en juillet 2008, soit une baisse de 54,11 %. Ce qui s'est traduit par un excèdent de la balance commerciale de 947 millions de dollars en juillet 2009 (contre 5,096 MDS de dollars en juillet 2008). Le taux de couverture des importations par les exportations a été de 131 % (contre 242 %). Durant le mois de juillet, les Etats-Unis étaient classés le principal client de l'Algérie puisqu'ils ont absorbé une part de 16,83 % des ventes algériennes à l'étranger, suivi par l'Italie avec un taux de 16,33 % et la Corée du Sud avec 10,55 %. Sur le même mois, la France est demeurée le principal fournisseur avec 15,43 % des importations algériennes, suivie de l'Italie avec 9,10 % et la Chine avec 9,07 %. En réaction à l'explosion des importations, le gouvernement a promulgué le 22 juillet une loi de finances complémentaire (LFC). Il entend rompre avec une politique qui a, selon le ministre des Finances interrogé le 12 août par l'APS, avantagé les importations, au détriment de la production locale. La LFC 2009 table, à la fin de l'exercice en cours, sur un recul des importations de 5 % par rapport à 2008. Leur montant final devrait donc se situer, fin 2009, aux alentours de 37,5 milliards de dollars. Le taux de croissance de l'économie algérienne pour 2009 atteindra 4 %, 6,4 % hors hydrocarbures, pour une inflation attendue à moins de 4 % en dépit de la forte progression des prix au début de cette année. La loi de finances 2009 complémentaire n'a pas fait que des mécontents parmi les patrons. Des chefs d'entreprises soutiennent plusieurs mesures contenues dans cette loi, entrée en vigueur fin juillet et visant à réduire les importations et à renforcer le contrôle de l'État sur le commerce extérieur. Parmi ces mesures figure notamment l'instauration du crédit documentaire comme unique mode de paiement des importations. Le transfert libre, moyen préféré des importateurs, n'est plus autorisé. Plus de 90 % des importations de marchandises et 50 % de services étaient payés via le transfert libre, un mode qui n'oblige pas les importateurs de disposer d'une importante trésorerie. |
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