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Contre toute attente, cette première journée du Ramadan, qui coïncide
avec une journée de repos du nouveau week-end, a connu l'animation des grands
jours dans la ville des ponts. Seule la circulation automobile était devenue un
peu fluide à cause du repos hebdomadaire observé par les administrations
publiques et les entreprises économiques. Mais avec l'ouverture des bureaux de
postes, la ville a repris son animation habituelle. Les artères et les avenues
n'ont pas désemplis et, c'est surtout les échoppes et les marchés populaires,
points de convergence des ménagères et pères de famille venus pour les
commissions, renouant avec les habitudes alimentaires du Ramadan, qui
accueillent la grande foule. Sur ce registre, on a vu très tôt le matin de
longues queues se former devant les boutiques des laitiers afin de
s'approvisionner en lait et petit lait pour arroser le « mesfouf », plat très
prisé par les Constantinois durant le mois de jeûne. Quelques heures aprés,
avec les pâtisseries, ce seront les boulangeries qui seront prises d'assaut à
cause de l'indispensable baguette de pain «brioché» qui accompagnera la chorba
du f'tour.
Dans les trois marchés du centre-ville envahis par des foules compactes, les prix des denrées alimentaires, notamment des fruits et légumes, ont connu la flambée traditionnelle qui caractérise toujours les premiers jours du carême, à l'exception de Souk El-Asser, marché populaire par excellence, où les prix sont restés les mêmes. Les hausses les plus spectaculaires ont touché les viandes rouges et les viandes blanche qui, du jour au lendemain, ont pris de la hauteur. Dans les marchés Boumezzou et des frères Bettou auxquels nous avons rendu visite, la viande de mouton qui se négociait à 65O DA la veille est proposée à 75O DA, celle du veau est passée de 64O à 7OO. Dans le même temps, la pomme de terre qu'on attendait à 25 DA le kilo, après les multiples promesses faites par les pouvoirs publics et le syndicat des commerçants, reste « scotchée » à 5O dinars le kilo. Les autres légumes de base rentrant dans la préparation de certains mets qu'affectionnent les Constantinois durant le Ramadan (bourek, h'miss, etc), à l'instar du poivron, la tomate, la courgette, pour nous limiter à cette petite liste, ont également connu des hausses importantes. Interrogés, des citoyens se sont montrés toutefois optimistes et confiants que ce n'est là qu'un phénomène passager que connaît traditionnellement le marché durant la première semaine du carême avant de se stabiliser et revenir à hauteur des prix pratiqués durant les autres mois de l'année. Ceci dit, il faut dire que c'est une journée tout à fait ordinaire que viennent de passer les Constantinois, «entre eux», en attendant l'entrée en scène, à partir d'aujourd'hui, des populations des communes environnantes qui «descendent» chaque jour en masse dans la ville du rocher. |
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