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Aïn Témouchent: Les raisins au coude

par Belhadri Boualem

Sur le marché local, le raisin de cépage Cinsault, considéré à double fin, concurrence les raisins de table. Les consommateurs ne se gênent pas d'avoir une préférence envers le noir vendu à raison de 25 DA/kg, un prix fixé par des viticulteurs n'ayant pas voulu attendre la campagne des vendanges à cause des aléas climatiques qui ont donné un sacré coup d'échaudage au feuillage et aux grappes de raisin notamment les cépages dits précoces. Alors que l'année dernière et durant la même période, le dattier a été vendu au prix de 100 DA, soit un peu plus que la banane et les pommes locales, cette saison la mercuriale a pris la tendance inverse parce que la production de raisin à double fin ou de table est considérée comme une récolte de hauts rendements où des pics peuvent atteindre les 60 quintaux à l'hectare alors que la Viticoop a arrêté ses prévisions à hauteur de 30 q/ha en moyenne.

 Des viticulteurs se chargent eux-mêmes de la vente du raisin dattier au niveau des souks hebdomadaires et des marchés dressés dans des quartiers de plusieurs villes de Aïn Témouchent. Le dattier de qualité a été cédé ce mercredi à 70 DA/kg à Aïn El-Arbaâ. Une région viticole qui s'est reconvertie à la vigne de table durant ces quelques années. Bon nombre de viticulteurs frappés par la crise de 2005-2006 où le raisin de cuve dépressif, notamment le Merseguerra et le Cinsault, a connu une mévente fulgurante, à telle enseigne que des transformateurs l'ont fixé à 500 DA/q, ont décidé d'arracher la vigne ou de la surgreffer à du raisin de table de cépages demandés sur le marché national. Ceci dénote véritablement une réelle prise de conscience de la part des agriculteurs décidés à ne compter que sur leurs propres moyens. D'habitude, des céréaliers laissaient leurs champs en chaume jusqu'à la fin de l'automne. Cette année, étant donné l'amélioration de leur chiffre d'affaires, les fellahs ont juste après les moissons procédé aux labours profonds de préparation et d'aération du sol. 2009 est-elle l'année de rupture avec les anciennes mentalités agricoles ?