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C'est une
véritable ruée vers les commerces et les marchés qui a été constatée jeudi
dernier à Constantine. Une foule de gens a littéralement pris d'assaut tout
ceux qui vendaient des produits de consommation. Dès 09 heures du matin, et
durant toute la matinée, il fallait jouer des coudes aux marchés du
centre-ville, de Boussouf et de Ali Mendjeli particulièrement. Cette attitude a
d'ailleurs fait réagir même des commerçants étonnés mais ravis de ce rush, «à croire
que demain, il n'y aura plus rien à acheter», disaient-ils. En effet, on
s'arrachait des légumes, de la pomme de terre, des poivrons et de la salade
surtout. A 45 ou 50 dinars, la patate était la première à être mise dans les
couffins pour être utilisée dans la préparation des «boureks», suivie par le
poivron doux ou piquant et des plantes aromatiques, nécessaires à la
traditionnelle chorba, dont les prix ont d'ailleurs doublé.
A l'évidence, ce ne sont pas les Constantinois uniquement qui ont pris d'assaut ces marchés, car des dizaines de bus vomissaient toutes les demi-heures environ, des centaines de personnes venues des villes limitrophes, s'approvisionner à Constantine. «Toutes les économies ont été sorties, car beaucoup de gens étaient persuadés que le mois de Ramadan débuterait vendredi. Et, paradoxalement, cette ruée est destinée à éviter la bousculade du premier jour de jeûne», dit-on. En plus des marchés aux fruits et légumes, ce sont les superettes qui ont été prises d'assaut. Celles d'El-Khroub et de Ali Mendjeli grouillaient de monde. Pendant que des employés s'affairaient à regarnir les rayons rapidement vidés par les clients, une file impressionnante de clients poussant des chariots, pleins à ras bord de victuailles, de boissons gazeuses et même de vaisselle, car plusieurs ménagères constantinoises, selon une tradition bien ancrée à Constantine, la renouvellent à chaque Ramadan, attendaient leur tour pour passer chez des caissiers débordés. Ces derniers, bien qu'habitués, se sont dit «impressionnés» par cette foule de clients et jamais, ont dit quelques-uns, autant d'argent n'a été dépensé, ceci en affirmant que chaque chariot contenait au moins 2.000 dinars de marchandises. Dehors, dans les rues, aussi bien au centre-ville que sur les routes menant à Sissaoui, à Ali Mendjeli, celle de Aïn El-Bey, la circulation piétonne et automobile était tout aussi impressionnante. Bref, c'était presque une atmosphère de kermesse qui régnait ce jeudi à Constantine où chacun, à sa manière, après avoir brisé sa tirelire, préparait le mois du Ramadan, qui débute aujourd'hui samedi.. |
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