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Médéa: Six années d'attente pour les sinistrés de Kouteb

par Rabah Benaouda

Mars 2003 - août 2009 : près de six années et demie après les gros dégâts et endommagements importants dont avaient été l'objet leurs habitations, situées au lotissement Kouteb, à la sortie nord de la ville de Médéa, exactement au P.K 1+300, à la suite du tassement sur une longueur de près de 100 m d'un tronçon de la RN.1 les familles sinistrées et évacuées de leurs demeures, irrécupérables, attendent toujours les logements promis par les autorités locales. Quant aux indemnisations...

 «Etant persuadés et convaincus qu'il reste aujourd'hui notre seul et unique espoir pour voir notre dramatique situation trouver une solution à travers le relogement de nos familles respectives, nous en appelons solennellement à M. le wali de Médéa, pour qu'il veuille bien intervenir auprès des responsables concernés afin de mettre fin à notre calvaire qui dure depuis le mois de mars 2003".

 Celui qui nous parle ainsi est M. Tahar Khelladi, ancien cadre à la wilaya aujourd'hui en retraite, le chef d'une des familles sinistrées de ce lotissement Kouteb, au nom desquelles il nous a entretenu sur la situation difficile qu'elles vivent aujourd'hui : «une situation dramatique qui avait commencé au mois de mars 2003 à la suite du tassement de ce tronçon de la RN.1, en bordure et en aval duquel se trouvent nos habitations qui se sont transformées aujourd'hui en carcasses délabrées. Un tassement qui avait provoqué des fissures et une déformation importantes de la route, entraînant ainsi des dégâts importants et quasiment irréparables à nos habitations, construites au prix de mille et un sacrifices. Une situation qui a été la conséquence de la détérioration des réseaux d'assainissement et des conduites d'eau potable, provoquant ainsi de multiples fuites d'eaux usées et d'eau potable desquelles ont découlé de multiples infiltrations souterraines dans nos habitations. A ceci s'était ajouté le détachement d'un raccord de gaz de ville qui avait entraîné une dramatique explosion au courant de l'année 2004 et dont avaient souffert toutes les constructions (habitations et locaux commerciaux) riveraines. Ce qui avait amené alors l'ex-wali de Médéa à installer une commission à l'effet de prendre les dispositions et les mesures nécessaires», nous dira notre interlocuteur.

 Lors de notre visite sur les lieux, vendredi dernier, accompagné de M. Tahar Khelladi, nous avons pu effectivement constater les dégâts très importants occasionnés à ces habitations. Une visite lors de laquelle pas moins d'une trentaine de correspondances, envoyées aux différentes autorités (wali, chef de daïra et P/APC) de Médéa entre 2004 et 2009, accompagnées de nombreuses photos, nous ont été remises par M. Tahar Kelladi qui nous fera visiter longuement son habitation qui a été évacuée au début de l'année 2004 comme le confirme l'attestation, en notre possession, délivrée par un expert en construction, agréé auprès de la cour de justice d'Alger. Et là, il nous a été donné de constater les grosses fissurations des maçonneries, voiles, poutres, poteaux et dalles en béton armé, plateformes, murs, plafonds, les inclinaisons des portes et fenêtres... Une situation générale qui avait amené les responsables du contrôle, technique de la construction du centre (CTC) - Agence de Médéa, ainsi que ceux de la Protection civile de Médéa, à recommander, en date du 15 juin 2004 de faire évacuer les trois principales habitations touchées par les conséquences de ce tassement et, de façon urgente, vu le risque d'instabilité donc d'effondrement imminent, est-il précisé sur le P.V de constat et de recommandations qui est en notre possession.

 A la fin de notre visite, M. Tahar Khelladi tiendra à nous dire : «Cinq années après notre évacuation, rien n'a changé dans notre situation de familles sinistrées. Seul le tronçon de route en question a été refait par la direction des Travaux publics de la wilaya de Médéa. Nos habitations sont délaissées, sans réparations car impossibles à faire, et se dégradent continuellement au point où, elles sont devenues quasiment irrécupérables, conformément aux constats faits par les experts du CTC/centre-Agence de Médéa». Et M. Tahar Khelladi de conclure, en direction de toutes les autorités concernées par cette «affaire» des familles sinistrées du lotissement Kouteb : «Nous gardons entière confiance en elles et nos espoirs sont grands pour voir nos familles relogées, dans les meilleures délais possibles. Comme nous espérons des indemnisations justes et équitables pour les préjudices occasionnés à nos habitations, quasiment perdues et irrécupérables, site au tassement de ce tronçon de la RN.1, à hauteur du lotissement Kouteb».