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Les grands chantiers manquent de main-d'œuvre

par A. Mallem

«On peut dire que le paradoxe dans lequel nage le secteur de l'emploi dans notre wilaya est vraiment unique», dira sur le ton de l'indignation un syndicaliste, M. Bilami Hamza, qui confirme ainsi cette situation paradoxale qui confirme ce qui défraie la chronique locale en ce début de semaine. M. Bilami, secrétaire de l'UGTA chargé des conflits sociaux au sein de l'union locale ouest, rentrait d'une tournée effectuée dans les grands chantiers environnants pour des rencontres et des prises de contact avec les responsables étrangers. Que ce soit sur le chantier du tramway dirigé par des Italiens, le pont géant (transrhumel) pris en charge par des Brésiliens ou sur celui de l'autoroute Est-Ouest piloté par les Japonais, ce responsable syndical affirme avoir été interpellé sur des problèmes de main-d'oeuvre.

 «Je suis tombé de haut quand j'ai entendu ces étrangers se plaindre de problèmes de manque de main-d'oeuvre et la rencontre de problèmes de recrutement auprès de l'organisme étatique en charge du secteur. Les responsables de l'entreprise italienne Pizzarotti, dit-il, m'ont signalé qu'ils avaient fait une demande de recrutement de 350 ouvriers, notamment des ferrailleurs, des coffreurs et des chauffeurs de poids lourds et l'ANEM n'a pu leur fournir qu'une cinquantaine. C'est vraiment paradoxal quand on sait que le siège de cet organisme a été assiégé, dimanche matin, par plus de cinq cents chômeurs qui cherchaient désespérément de l'emploi !».

 Un saut fait hier matin à la rue Kamel Bendjellit, siège de cet organisme, et la rencontre faite à cet endroit avec plusieurs chômeurs, nous a permis de collecter d'autres informations sur les procédures utilisées pour traiter le grand flux de demandeurs d'emplois qui assiègent pratiquement chaque jour le bâtiment abritant cet organisme chargé de l'emploi. Selon les chômeurs, «la direction a affiché une note pour les informer qu'elle délivrera chaque jour, à partir de cinq heures du matin, une cinquantaine de tickets numérotés donnant accès à ses bureaux pour l'inscription et l'obtention du fameux carton bleu». «Je me suis présenté à cinq heures et quart pour m'entendre dire que tous les tickets ont été distribués», s'est plaint un jeune chômeur. Lui et ses camarades n'ont pas manqué de dénoncer cette procédure de limitation des inscriptions et ont demandé à ce que l'inspection du travail contrôle l'origine des candidats qui ont pu être recrutés. «Nous avons constaté que des chômeurs originaires d'autres wilayate ont été recrutés», affirment-ils.

 Pour avoir plus d'informations, nous avons contacté la direction des transports, maître d'ouvrage pour les chantiers en question. Etant en congé de détente, M. Jouini, le directeur des transports de la wilaya, n'a pu nous renseigner et nous a orientés vers le responsable de l'entreprise du métro d'Alger et les responsables de l'ANEM. Toutes les tentatives de contacter ces responsables n'ont pu aboutir, les secrétariats déclarant «qu'ils étaient sur le terrain ou absents».