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L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) demande au
gouvernement de supprimer la subvention des produits à large consommation comme
le sucre, le lait et la farine. Cette subvention de l'Etat profite également
aux riches et aux «milliardaires», a fait savoir, hier, le responsable de la
communication de l'UGCAA, Boulanouar Hadj Tahar, qui propose d'allouer une
enveloppe qui sera remise directement au nécessiteux pour faire face à l'achat
de ces produits qui constituent les produits de base des Algériens.
Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse animée à l'hôtel «Mouflon d'Or» à Alger pour parler de la loi de finances complémentaire, le responsable de communication de cette organisation de commerçants et artisans estime que les produits subventionnés à coup de milliards par l'Etat se retrouvent très souvent entre les mains des contrebandiers qui n'hésitent pas à les revendre au-delà de nos frontières. L'UGCAA a-t-elle des propositions pour identifier «les nécessiteux» qui bénéficieront de cette aide directe de l'Etat du reste de la population ? Le conférencier, pressé par les journalistes, dira qu'il appartient à l'Etat de trouver un moyen de substitution pour que cette «aide» arrive directement aux citoyens dans le besoin. Pourquoi l'UGCAA ne s'occupe pas plutôt de sensibiliser les commerçants sur la flambée extraordinaire des prix des aliments, notamment les légumes et les viandes à quelques jours du mois de Ramadhan ? «Il n'y a pas de raison à cette flambée des prix», répondra le responsable de l'UGCAA en soulignant cependant que cette hausse des prix est devenue une habitude à chaque Ramadhan. M. Boulanouar est convaincu que cette flambée des prix est due au marché informel mais aussi au manque d'espace de stockage qui fait, explique-t-il encore, que 20 à 30% des fruits et légumes sont jetés à la poubelle, ce qui crée une pénurie et du coup une augmentation des prix. Les réponses sont bien évidement un peu simplistes puisque le citoyen constate toujours que cette augmentation déraisonnable des prix n'intervient que lors des fêtes et autres événements religieux, ce qui veut dire par là que la flambée est «synchronisée» et parfaitement organisée pour saigner les Algériens obligés de mettre la main à la poche. Par ailleurs, parlant au nom de son organisation, le conférencier dira que l'UGCAA soutient les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 pour au moins quatre raisons, à savoir «l'organisation des importations», «l'assainissement du marché», «la promotion des investissements» et «la rationalisation de la consommation». Au sujet de la LFC, le professeur Mourad Preur, expert algérien en économie, invité à la conférence de presse de l'UGCAA, dira clairement que certaines mesures sont brutales et qu'il existe un déficit de communication du gouvernement. Il plaidera pour un cadre de concertation avec la sphère économique en soulignant toutefois «qu'il y a des intérêts qui sont menacés par les mesures décidées dans la loi de fiances complémentaire». |
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