Dans une correspondance datée du 28 avril 2009, l'APC lançait un
ultimatum aux commerçants de la place Ahmed Bey, les sommant de libérer les
lieux au plus tard en juin. Les commerçants de la place Ahmed Bey (Dounya
Tarayef) qui nous ont rendu visite hier, «adhérent largement à la thèse selon
laquelle la modernisation et la réhabilitation de la ville des ponts
nécessitent des sacrifices» mais ne peuvent s'empêcher, disent-ils, «de se
poser mille et une questions sur leur avenir immédiat et sur celui de leurs
familles». Après avoir pris connaissance de la fameuse lettre de l'APC, les
onze commerçants du site se sont réunis «pour arrêter, disent-ils, une position
commune suivie des mesures à prendre». Ils ont donc commencé leur démarche par
une lettre adressée à toutes les autorités de la wilaya, dans laquelle ils
expliquent leurs inquiétudes et leur position vis-à-vis de cette décision.
Selon l'un de nos interlocuteurs, «le wali aurait promis en pleine session de
l'APW et même sur les ondes de la radio locale, que ces commerçants une fois
délocalisés auront leur dû et bien plus même. Ceci veut dire que nous ne serons
pas lésés.»
Aujourd'hui et face à une
situation d'urgence, ces commerçants se posent deux questions majeures: «où
seront-ils relogés quand on sait que Constantine ne dispose plus de poches
commerçantes au centre-ville et sur quelle base sera calculée leur éventuelle indemnisation
financière ?» L'un de ces commerçants précise «qu'il a acheté son café en 1986
pour la somme de 166 millions de centimes alors que la tasse de café valait un
dinar. Comment, s'interroge notre interlocuteur, sera calculée la somme qui lui
sera versée en cas d'indemnisation ?» En attendant le retour de congé du wali,
M. Mezaouda Mouloud (vice-président de l'APW en charge du dossier) tient à
préciser que rien ne se fera avant la fin du Ramadhan. «La placette Ahmed Bey,
précise à ce titre notre interlocuteur, sera rénovée et embellie avec au plus
un ou deux commerces de proximité (sans doute des tabacs journaux)». A la
question de savoir si cette placette une fois évacuée pourrait servir de
parking aux deux hôtels privés en construction, la réponse a été négative.