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A l'occasion de la première journée porte ouverte, la Pharmacie centrale des
hôpitaux (PCH) a signé, hier, un accord de partenariat avec la société
palestinienne Jerusalem Pharmaceutical Company Limited (Al-Quds) pour la
production d'antibiotiques.
La signature s'est déroulée à l'hôtel Mercure entre le directeur général de la PCH, le Dr Mohamed Mansouri, et le PDG d'Al-Quds, Mohamed Masrouji, en marge d'une présentation de projets de la PCH et de la conférence de presse qui a suivi. Le projet porte sur la production d'antibiotiques génériques de la famille des céphalosporines en forme sèche (de dernière génération), dont le prix de vente public des médicaments de marque (appelés «princeps») est souvent supérieur à 2.000 dinars pour une seule boîte, explique le Dr Nasser Grim, assistant auprès du DG de la PCH chargé de la qualité. D'où l'intérêt pour la PCH de se lancer dans la production de ce genre de médicaments non seulement pour les rendre disponibles à moindre coût, mais également pour réduire la dépendance envers l'importation. Selon les chiffres livrés hier, la PCH achète (en grande partie à travers l'importation) pour environ 20 milliards de dinars (MDA), soit environ 10% du total de la facture nationale des médicaments. L'usine sera réceptionnée d'ici la fin de l'année en cours, et l'entrée en production est prévue pour le début 2010. Les laboratoires Al-Quds, qui fabriquent quelque 300 médicaments, sont reconnus par la FDI (organisme américain de contrôle de médicaments), nous explique-t-on. La PCH prévoit également de produire des gaz médicaux dont le protoxyde d'azote (N2O-un gaz utilisé en anesthésie générale, en association avec des anesthésiques injectables, ndlr). Un stock de 1.200 tonnes de protoxyde d'azote, importé de Belgique, est actuellement disponible, soit environ l'équivalent de deux années de besoins des structures hospitalières nationales. Dans une première étape, la PCH prévoit le conditionnement en Algérie des bouteilles de ce gaz d'ici octobre prochain, avant de passer à la phase de production prévue courant 2010. Au total, la PCH dispose de quelque 588 dénominations communes internationales (DCI), pour un stock d'environ 14 MDA qui devrait «suffire jusqu'à mars 2010». Le DG de la PCH affirme qu'il n'existe aucune pénurie de médicaments. Il annonce le lancement, d'ici la rentrée sociale, d'un numéro vert (3031) destiné à informer aussi bien les professionnels que les citoyens sur la disponibilité des médicaments. Le gros des dépenses de la PCH, 60% en moyenne, est consacré aux importations. Le reste étant pourvu par la production nationale. Trois classes thérapeutiques s'accaparent de plus de 60% de ces dépenses. Il s'agit de la cancérologie (environ 29%), l'hématologie (21%), l'infectiologie (15%). Selon Mohamed Mansouri, «40 à 50% de la trésorerie de la PCH est absorbée par les produits de cancérologie». Les laboratoires étrangers restent sans conteste dominants dans la totalité de ces produits. Habitués à écouler leurs médicaments avec une facilité déconcertante, ces mêmes laboratoires tentent d'exercer des pressions pour garantir leurs parts de marché. «On nous crée des tensions sur certains produits (notamment en cancérologie et infectiologie)», a expliqué le DG de la PCH. La journée porte ouverte sur la PCH, la première du genre à la PCH, a permis aux journalistes de visiter l'unité de stockage d'Alger, qui s'étale sur une superficie de 790 m² seulement, et qui contient environ 40% de l'ensemble des stocks de médicaments disponibles. La PCH dispose de 3 autres directions régionales à Annaba, Biskra et Oran. Les produits liés au dispositif de lutte contre une éventuelle progression de la grippe A (H1N1) sont exposés à l'entrée de l'unité de stockage. Des masques, des gants et des antirétroviraux comme les «Oseltamivir», distribués sous plusieurs marques commerciales comme le «Tamiflu» (des laboratoires Roche) et le «Saiflu» produit par Saïdal. Selon le Dr Grim, la PCH a conclu un accord avec Saïdal pour l'approvisionnement en 2 millions d'unités de «Saiflu», dont la moitié a déjà été fabriquée par l'opérateur national de pharmacie. La PCH dispose également d'un ancien stock de 6,5 millions d'unités de «Tamiflu», achetées il y a plus de deux ans, lors de l'alerte à la grippe aviaire, ainsi que de 500 millions de masques, dont 1,8 million de masques à haute protection destinés au personnel médical. |
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