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Place Kerkeri: Les commerçants parlent de «machination»

par Rahmani Aziz

Les commerçants qui activaient au niveau de la place Kerkeri, au centre-ville, crient au scandale et disent refuser de participer aux enchères publiques proposées depuis une semaine par l'APC à tout commerçant désireux d'exploiter les nouveaux locaux commerciaux réalisés après la réfection entière de la place Kerkeri.

Ils soutiennent que «ces commerces existaient bien avant la décision du wali prise en 2006 de relooker la placette», envahie il est vrai par une station de bus fortement décriée par tous les habitants de l'avenue Zaabane, mitoyenne à cette fameuse place Kerkeri.

 «Ces petits commerces, nous disent leurs ex-exploitants, faisaient malgré tout vivre des dizaines de familles. La mise au chômage forcé de leurs exploitants n'est qu'un prélude à un chômage à vie», estiment ces mêmes commerçants qui nous ont rendu visite pour nous faire part de «leur désarroi» estimant que leur disparition constitue un véritable drame social. «A vrai dire, nous confient nos interlocuteurs, la première mise en demeure reçue de la part de l'APC (novembre 2006) expliquait cette mesure par des raisons de glissement de terrain. Trente-quatre mois plus tard, cette même place, entièrement refaite, n'attend plus que ses nouveaux locataires, écartant de facto les anciens locataires».

 Ces derniers se disent «victimes d'une machination de la mairie de Constantine». Car, selon leurs affirmations, «cette impression est confortée par l'octroi d'un des locaux sans aucune procédure d'adjudication».

 A ce propos, M. Dekkari Rachid, le directeur du patrimoine, nous explique : « Cette décision d'attribution a été prise par le conseil communal qui s'est spécialement réuni pour allouer ce local à un ancien commerçant de la place Kerkeri. Le reste des locaux sera cédé par adjudication». Nos visiteurs «estiment que cette décision n'honore en rien la commune et ne fait que conforter cette idée de deux poids deux mesures devenue monnaie courante dans certaines sphères à Constantine». Ces derniers rappellent «qu'il n'existe entre eux et l'APC aucun contentieux financier et qu'ils ont épongé au dernier centime la totalité de leurs créances locatives». Ceci en soulignant «qu'il est vrai que la direction du patrimoine leur a bien proposé des locaux au niveau du marché Boumezzou, mais tous les commerçants délocalisés ont refusé cette offre, car sachant que cet endroit, boudé par tous les commerçants de la ville, est un angle mort où ils étaient voués, disent-ils, à une voie de garage sans aucune chance de survie, avec en sus 10.000 dinars de loyer mensuel.

 Face à la décision de l'APC de faire participer ces anciens commerçants de la placette aux enchères publiques au même titre que tous les autres prétendants, les anciens locataires de la place Kerkeri se disent «courroucés et peinés par tant de mépris, et envisagent, après constitution d'un avocat, d'en référer à toutes les autorités de l'Etat.