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Pas moins de 70 enfants abandonnés ont été recueillis au niveau de la
pouponnière d'Oran durant les six premiers mois de l'année en cours. La Kafala
a permis de placer une soixantaine d'entre eux dans des familles d'accueil.
Régi par le diktat du silence, le phénomène des mères célibataires et des
enfants nés sous X prend une ampleur considérable.
Chaque année, entre 150 et 200 enfants illégitimes sont abandonnés dans les rues où dans les différents services de maternité d'Oran. Ce chiffre peut être même dépassé, puisqu'en 2008, 274 enfants abandonnés ont été placés dans la pouponnière d'Oran, dont 170 ont été pris en charge dans le cadre de la Kafala et 41 ont été récupérés par leurs mères biologiques. Les mères qui abandonnent leurs enfants ont trois mois pour revenir sur leur décision. Une foi le délai expiré, l'enfant sera systématiquement placé en milieu familial. Pour les spécialistes qui estiment que le sujet des mères célibataires n'est pas nouveau au sein de notre société, son ampleur est due à la culture du silence qui régit les rapports sociaux ainsi qu'à la défaillance de la communication au niveau de la cellule familiale. Le changement qui s'est opéré au niveau de la société, la libération des moeurs, la précocité des rapports sexuels, le manque criant d'éducation sexuelle sont, entre autres, les facteurs qui favorisent la propagation de ce fait social. De leur côté, les sociologues estiment que «l'abandon de l'enfant n'est pas une décision facile à prendre dans le cas d'une mère célibataire. Mais dans une grande partie des cas, cette perspective s'impose à la mère, même si au départ elle s'entête à vouloir garder son rejeton. La perspective de l'abandon de l'enfant, douloureuse épreuve pour la mère et frustrante étape pour le bébé, est souvent l'unique échappatoire. En effet, être seule et avoir à sa charge un enfant issu d'une relation clandestine n'est guère une sinécure au sein de notre contexte social, ce qui rend la vie difficile à la mère. Si dans certains cas, des mères célibataires ont pu regagner la demeure familiale après avoir accouché, leur réinsertion s'est faite au prix de l'abandon du bébé, témoin d'un grave délit». |
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