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Le comité de
défense des ex-internés des camps de sûreté (CDICS) appelle les autorités du
pays à faire bénéficier cette frange des dispositions de la charte pour la paix
et la réconciliation nationale. Le comité de défense des internés des camps de
sûreté (CDICS), par la voix de son porte-parole Noureddine Belmouhoub, militant
de la Ligue des droits de l'homme (LADDH) de Hocine Zahouane, est, au cours
d'une conférence de presse tenue hier au siège de ladite ligue, revenu sur la plate-forme
de revendications des internés des camps de sûreté du Sud.
Le comité estime que la charte pour la paix et la réconciliation nationale est incomplète dès lors qu'elle ne prend pas en considération ce qui est appelé «les déportés des camps du Sud», a indiqué le porte-parole du comité, Noureddine Belmouhoub. Les internés de ces camps, au nombre de 10, selon lui, veulent avoir une explication du pourquoi de leur internement en cette période (1992), a-t-il ajouté. Et de dire que la plupart d'entre eux ne comprennent pas jusqu'à aujourd'hui pour quelles raisons ont-ils été internés. Belmouhoub appellera à l'occasion les autorités du pays à inclure ces détenus dans la charte de la réconciliation nationale. Pourquoi seuls les internés des camps du Sud ne sont pas inclus dans cette charte alors que cette dernière prend en considération les victimes du terrorisme et les disparus ? s'est-il interrogé. Ils sont 18.000, selon les chiffres de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), 20.000 selon la Ligue des droits de l'homme à avoir été internés dans les camps du Sud. Le comité revendique à ce que les registres détenus au niveau des wilayas soient rouverts et que ces ex-internés bénéficient d'attestations qui leur permettent de revendiquer leurs droits. Selon Belmouhoub, certains de ces ex-internés ont perdu leur emploi, d'autres leurs commerces et il y a ceux qui ont passé des années en prison. Les uns et les autres doivent être régularisés et leurs années non déclarées à la sécurité sociale doivent être prises en considération. Le CDICS demande également à ce que les personnes ayant été arbitrairement emprisonnées dans ces camps soient, s'ils formulent des demandes, indemnisés par l'Etat. Quant aux veuves et orphelins des ex-internés décédés, ils ont également droit à une indemnisation, selon ce comité. Les internés de In M'guel, de Oued Namous et de Reggane, a indiqué le porte-parole du comité, demandent à ce qu'il leur soit assuré une couverture médicale en raison des graves problèmes de santé (cas de cancer, selon les intervenants) dont ils souffrent. Problème dont l'origine est due à leur incarcération en ces lieux, selon leurs médecins traitants, qui ont servi à des expériences nucléaires durant la colonisation. Les ex-internés revendiquent également la levée de la mesure qui pèse toujours sur eux qui est l'interdiction de sortie du territoire national (IST). Pour le moment, selon le conférencier, il y a 500 personnes qui se sont manifestées et chaque jour, dit-il, «je reçois de nouveaux dossiers». Et d'ajouter «nous privilégions de revendiquer ces droits devant les autorités de notre pays» Noureddine Belmouhoub dira ce n'est «qu'en nous rendant justice qu'il sera mis fin au sentiment de frustration et au désespoir qui affectent les exclus des camps de sûreté et leurs proches». |
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